UDPS & UNC : Stratégies Circonstancielles & Récupératrices vers 2016

On dirait que tout est peut-être permis en politique congolaise pourvu que les manœuvres entreprises amènent à accède au pouvoir. Des alliances se forgent, se reforgent, se défont; mais surtout, elles se fondent sur ce sentiment extraordinaire d’occuper le poste chéri de la présidence de la République. Et pour quelles fins ? D’une manière sincère, la réponse m’a toujours échappé.

Les nouveaux alliés sont l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) du Sphinx de Limete Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi ainsi que l’Engagement Citoyen pour le Développement (Ecide) de Martin Fayulu. Ces partis politiques organisent un rassemblement/manifestation populaire visant à dénoncer la révision de la constitution. Cette révision, une fois réussie, elle pourrait donner la chance à l’actuel président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Ce rassemblement est prévu à Kinshasa ce 04/08/2014 ; alors que le président Joseph Kabila se préparerait de s’envoler pour le sommet USA-Afrique à Washington.

L’attention de cet article se situe dans les stratégies circonstancielles d’alliance contre une révision probable de la constitution alors que ces allies ne peuvent pas facilement s’accorder sur un candidat porte-étendard de l’opposition. Il est vrai que le combat qu’ils mènent soit justifiable dans le contexte actuel en tant que leaders de l’opposition ; toutefois, ne soyez pas étonné que s’ils arrivaient à faire partir l’actuel président ; l’occasion créée ouvrirait une brèche de s’entredéchirer. En voici quelques raisons.

En premier lieu, il s’agit ces nouveaux alliés, spécifiquement UDPS-UNC initient une alliance fondée sur le désir d’occuper le fauteuil présidentiel plutôt qu’au programme politique qu’ils veulent mettre en œuvre. En défendant l’article 220 de la constitution, peu de fois ces leaders font mention de leur agenda en ce qui concerne le développement socio-économique du pays. Pour signifier que la préoccupation majeure est surtout orientée vers ce poste que les uns croient avoir eu les prérogatives d’occuper depuis les années 90.

L’opinion se rappellerait qu’en 2011, durant la campagne présidentielle, ces nouveaux allies n’ont pas pu s’accorder et faire un compromis sur un candidat unique de l’opposition. Cette situation leur est arrivée alors que les enjeux électoraux du moment montraient qu’ils en auront difficile à gagner individuellement ces élections dans un scrutin à tour unique. Dans l’hypothèse où l’UDPS était sorti gagnant en 2011, il s’est avéré que l’UNC qui aurait été en 3e position n’était pas plus concerné par des réclamations faites au niveau de l’UDPS en rapport avec le déroulement des élections. C’était devenu alors une lutte individualisée qui ne concernait que l’UDPS ; alors que Vital Kamerhe musait déjà aux échéances de 2016.

Dans le même ordre d’idée, l’alliance actuelle semble avoir d’agendas différents dans les QGs de nouveaux alliés. Pour l’UDPS, l’idée serait de faire partir Kabila, l’usurpateur des élections de 2011 ; Alors que l’UNC semble avoir reconnu l’échec de 2011 en faveur du PPRD. Bien qu’il est difficilement concevable que l’UDPS, qui se reconnait toujours gagnant des élections présidentielles de 2011, de s’inscrire dans la logique de contraindre la révision de la constitution ; le dynamisme du contexte actuel a peut-être dominé. Il est fort raisonnable de penser que, pour l’UDPS, la constitution a été violée en 2011 ; et son alliance pour ne « Touche pas Mon 220 » serait une manière de jeter l’éponge. Si non, les agendas de l’UDPS et UNC pour cette alliance aurait des contenus différents qui prouvent à suffisance ‘l’inopportunisme’ de cette dernière.

La question majeure qui soulève des doutes sur cette nouvelle alliance est la nationalité dite « douteuse » de Vital Kamerhe, le président national de l’UNC. Les medias sociaux nous livrent plus d’information quelque fois fortuites où de fois nous y captons certaines réalités. Alors que le leader charismatique de Limete aurait certains problèmes de sante, il se ferait représenter dans le nouveau combat et alliance vers 2016 par son fils Felix Tshisekedi qui, à un certain niveau se fait gratuitement accuser d’être « rwandais » ou proche à travers ses relations personnelles. En même temps, l’UDPS, branche de la Grande Bretagne (UK) nous confirme par la voie d’un certain Theo qui serait son représentant dans ce pays de la reine Elisabeth que Vital Kamerhe est rwandais sans ambages. Une information, selon ce dernier, à ne pas douter et d’ajouter que l’alliance entre UDPS et UNC ne sera confirmée que par la signature du leader de Limete. Donc, selon ses dires, il s’agit des masques ou des stratégies récupératrices du combat de 2011, faiblement gagné.

Ce représentant de l’UDPS-UK, si du moins cela se révèle vrai, il n’hésite pas de répéter que son parti n’emmènera jamais Vital Kamerhe dans sa mallette pendant les élections 2016. Mais surtout, il semble souffler que l’alliance actuelle est de faire partir Kabila, changer la composition et le mode de fonctionnement de la commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et enfin barrer la route à Vital Kamerhe, le récent allié. Toutefois, ce point de vue est une interprétation faite par cet article sur base des propos tenus par ce monsieur ; encore une fois, ils révèleraient une contradiction facile à saisir rappelant les failles au sein de l’opposition depuis longtemps. En plus de cela, il s’agit des déclarations qui ne garantissent pas la confiance des observateurs.

Devant une nationalité douteuse, spécifiquement rapprochant Vital du Rwanda, l’UDPS aurait du mal à prendre une position claire et convaincre ses supporteurs de la nécessite d’une telle alliance. Victime d’un complot pour éloigner et faire taire les Kivutiens ou qu’il est peut-être rwandais, la nationalité de Vital Kamerhe reste inévitablement une pierre d’achoppement dans le milieu politique congolais, mais particulièrement celui de l’opposition. Si la sante du leader de Limete se dégraderait, Vital Kamerhe serait la personne favorite qui porterait l’étendard de l’opposition. Nonobstant, il aurait à faire mieux pour se positionner aux élections de 2016 avec l’appui de l’UDPS, dans le cas où Tshitshi ne se représenterait pas.

Alors l’avenir de ces alliances circonstancielles démontre à suffisance qu’il y a plus des failles à corriger, mais la question primordiale est la garantie qu’amènerait une alternance au sommet de l’Etat pour résoudre l’ensemble des problèmes congolais. A mon avis NON, il n’y a pas de garanties malheureusement. Il me reste toujours important de souligner que la résolution de ces crises passerait par la mise en place d’un système politico-administrative approprié et adapté au contexte congolais. Donc, l’important est de mettre en place un système qui soutiendrait tout le processus et non seulement le changement des personnes à la tête du pays. Vous me convaincrez sur cet avis si et seulement si les problèmes que connait le pays trouvent l’origine dans le même individu qu’il faut remplacer. Et pourtant cette assertion serait moins fondée.

Qu’en pensez-vous ?

Ntanyoma R. Delphin

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Email: rkmbz1973@gmail.com

Blog: www.edrcrdf.wordpress.com

 

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PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds. Interest: Microeconomic Analysis of Violent Conflict, Genocide Studies and violence targeting minority groups. Congolese, blogger advocating for Equitable Redistribution of Ressources & national wealth as well as & #Justice4All #DRC. On top of that, I'm proud of being a "villageois"

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