Enfin, voici le communiqué de la visite du président Joseph Kabila à Paris (suivez le lien ici). A vous d’ en jugez la portée vis-à-vis de vos attentes.
Il vous est arrivé de chercher de comprendre les calculs politiques? Ça reste ma préoccupation personnelle car leurs agissements restent dynamiques au point que vous serez confondus des réactions politiciennes contextuelles. Le monde politique me semble de fois comme celui qui pense au-delà des situations normales et les intérêts d’Etat dominent plus sur les impressions que nous faisons au regard des déclarations. Il me reste difficile et je suis de fois tenté de penser que certaines réactions sont formulées pour des raisons de distraire les opinions. Toutefois, ce raisonnement peut ne pas s’appliquer au contenu à discuter en bas.
Nous sommes exactement au 583e jour pour jour après la tenue du XIVe sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui s’est tenu à Kinshasa en date du 12-14/10/2012. A la veille de ce sommet, le président François Hollande avait fait une déclaration qui a été fortement saluée par un grand nombre d’observateurs et politiciens congolais en particulier. Sans mâche les mots, le président F. Hollande a rappelé que “La situation en République démocratique du Congo est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition“. La déclaration a été suivie par un climat de méfiance entre ces deux chefs d’Etat d’une manière explicite.
Pour mieux comprendre ce climat de méfiance, une illustration en image tournée par les journalistes français vous révélez plus (consultez cette vidéo, particulierement à la 11.07” et 12.33”). L’attitude de F. Hollande envers son homologue congolais s’expliquerait par la manière dont se sont déroulées les élections présidentielles de 2011. Plusieurs observateurs croient que ces élections ont été entachées d’irrégularités et considérées comme moins transparentes. La déclaration de F. Hollande s’inscrivait dans une logique de prendre une position neutre par rapport aux contestations de ces élections et être mieux compris par l’opposition congolaise comme un chef d’Etat de la France qui défend les principes démocratiques.
Bien que peu de choses ont changé au niveau de la démocratie, droits de l’homme… par rapport à 2011, le même président français invite le président Joseph Kabila Kabange pour la deuxième fois ce 21/05/2014. Comme l’indique le site officiel de l’Elysée, l’entretien de ces deux chefs d’Etat aura exactement lieu à l’Elysée à 15h00. Cette visite pourra tourner autour, selon certaines indiscrétions, de la crise en République Centrafricaine, mais aussi à des questions relatives à la sécurité en RDC d’une manière générale. Il s’agira peut-être de discuter les contours de la crise en Centrafrique et leurs possibles conséquences sur la sécurité en RDC. La dernière fois que le président Joseph Kabila ait été invité à Paris, c’était au sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique tenu en date 06-07/12/2013. Avec une quarantaine de chefs d’Etat et des gouvernements qui ont participé à ce sommet, le président Joseph Kabila a reçu des honneurs par le président français comme un homologue comparativement au sommet de la francophonie ; alors que ce dernier se tenait d’ailleurs à Kinshasa.
Il est à rappeler que la France a toujours plaidé la cause de la RDC au niveau des différentes instances internationales, plus particulièrement au sein du conseil de sécurité des nations unies. Ce pays est parmi le bon défenseur des intérêts du Congo face aux différentes agressions et guerres qu’a connu ce pays les dernières décennies. En défendant la RDC, la motivation de la France peut dépasser les seuls intérêts du Congo et congolais(es) au point de couvrir les intérêts de la francophonie ainsi que ceux particuliers à ce pays. Il me reste difficile de mieux les énumérer, mais un bon nombre d’observateurs avertis pourront ne pas contredire cette assertion.
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En plus de cela, la France s’investit largement comme d’habitude dans les affaires africaines tout en promettant de réduire au maximum les perceptions de la « Francafrique ». Ses interventions au Mali, en Centrafrique et l’organisation du sommet sur la paix et la sécurité en Afrique en dit plus. La semaine dernière, un sommet consacré sur la lutte contre les groupes armés islamistes, notamment le Boko Haram a été organisé autour de François Hollande. Ce sommet s’est tenu en date du 17/05/2014 où cinq chefs d’Etat de la région dite du Sahel y ont participé pour mieux coordonner les efforts de démanteler ce groupe islamiste qui endeuille le Nigeria. Il s’agit d’un signe que la France reste vigilante sur la sécurité en Afrique et plaide ce dernier temps de renforcer les capacités africaines d’auto-prise en charge en matière sécuritaire.
L’invitation du président Joseph Kabila semble s’inscrire dans la même logique ; alors que la France a toujours intérêt de se sentir mieux positionnée dans le grand lacs d’Afrique. Le climat politique entre le Rwanda et la France pourrait basculer et renforcer les relations entre ce dernier et le pays de Kabila-Mobutu. La défaite du M23 a semblé tourner la page du désaccord sur la démocratie et les droits de l’homme en RDC et spécifiquement vis-à-vis du président Joseph Kabila Kabange. En plus de cela, est-il possible que la position des Etats-Unis d’Amérique par rapport au respect de la constitution fera l’objet de cette entrevue entre les deux chefs d’Etat. Il reste à savoir si les intérêts de la France pourraient primer sur ceux des congolais(es) au point que ce pays hôte ne donnera pas un message fort en guise du renforcement les principes démocratiques en RDC.
Si la France ne soulignerait plus cet aspect de la démocratie, ne vous étonnez pas quand le président Joseph Kabila Kabange sera l’invité d’honneur à la maison blanche en 2017, après les élections de 2016. A vous de me convaincre autrement si vous avez un avis contraire.
Ntanyoma R. Delphin
Compte Twitter @delphino12
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