Général Bisengimana Charles Promet et Conseille: Formation Créatrice d’Emplois aux Militaires et Policiers?

Général Bisengimana Charles

Le Général Charles Bisengimana est le commissaire général de la police nationale congolaise depuis décembre 2013. Il a été confirmé à ce poste après 3 années d’intérim qu’il a effectué suite à la destitution de son chef, le Général John Numbi. Dans son récent entretien avec OlyinciaShow, le Général n’hésite pas de confirmer que la population congolaise et la police sont en confiance totale et promet d’aller plus loin en rétablissant la sécurité et l’ordre publics.

Au cours de cet entretien, le Général Bisengimana a demandé aussi à la diaspora de revenir au pays pour faire partie d’artisans de la paix et du développement. Exceptionnellement, le commandant de la police nationale a presque ‘condamné’ les militaires et policiers qui vont en formation à l’étranger et qui de fois ne reviennent plus. Il les accuse de faire de mauvais choix des formations, espérant revenir pour demander l’emploi. Il s’agit l’une des questions qui a retenu l’attention de cet article du fait que, dans une situation normale, les militaires et policiers qui font de formation à l’étranger doivent possiblement le faire en accord avec les besoins du pays. De surcroit, ils ne doivent pas rentrer au pays pour se créer d’emplois car les formations qu’ils auraient suivies seraient peut-être dans le domaine où il est difficile de le faire. Etait-elle une question qui a échappé à sa vigilance ?

Le Général Bisengimana Charles est natif du Sud-Kivu, âgé de 50 ans. Il est né à Bibangwa, une localité située dans le haut-plateau d’Itombwe-Uvira, précisément dans la zone d’Uvira. Bibangwa se trouve à quelques kilomètres de Lemera, le plateau qui surplombe la plaine de la Rusizi. La région de la plaine de la Rusizi et ses environs est restée instable pendant longtemps ; une situation qui est presque similaire dans plusieurs autres zones de l’Est du Congo. En plus de cela, il est natif de la région où les conflits intercommunautaires font souvent surface sur des fonds politisés d’appartenance ou non au pays. Alors qu’est faux, il y a ceux qui considèrent ce Général, sur base de son nom, comme appartenant à la famille Bisengimana Rwema Bartelemey, l’ancien directeur de cabinet du président Mobutu.

Apres ses études secondaires, Bisengimana entreprit la carrière militaire au sein de l’Ecole de Formation des Officiers (EFO) à Kananga, pour rejoindre, en 1988, la garde-civile après une formation militaire de 3 ans. En 1996-98, il rejoignit l’Alliance des forces Démocratiques pour la Libération du Congo/Zaïre (AFDL) en Avril 1997 ainsi que le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Durant l’avancée de l’AFDL, il est nommé Commandant de la Police en charge de l’Administration et Logistiques, 3e personnalité de la police rebelle. Au sein du RCD, il œuvra comme commandant de la police dans les zones contrôlées par cette rébellion basée à Goma. Apres les accords de Sun City en 2003, il est nommé commandant adjoint de la police nationale congolaise et il se rend à Kinshasa parmi les premiers pionniers de son mouvement. Ses aptitudes et caractère feront peut-être qu’il ne se laisse pas emporter par d’attitudes et réactions partisanes qui ont, de fois, caractérisées certains afin de faire allégeance à leur anciennes factions. Le général Bisengimana est aujourd’hui en tête d’une police qui est reconnue être moins performante au regard de crimes et délits qui se commettent dans le Congo. General Bisengimana est marié et père des enfants.

Faisant partie aussi d’un régime qui a eu moins de réalisations, partiellement expliquées par les guerres récurrentes qu’a connu le pays ces dernières années, les détracteurs du Général Bisengimana pointent aussi du doigt à son appartenance ethno-communautaire comme si cela s’agissait d’une faiblesse de sa part. Certains medias, même professionnels auraient rapporté les incidents du 30 décembre 2013 comme étant en partie liés à sa promotion comme chef de la police. Cet article, tout en croyant que son appartenance ethno-communautaire ne devrait pas constituer de problème, s’intéresse plutôt au fait Bisengimana s’est méfié de certains aspects critiques constituant les points saillants qui ont fait l’objet de son entretien.

Le bloggeur tient à préciser que ses propos pouvaient difficilement contredire le message de pacification et de développement que prône et chante son gouvernement. En deuxième lieu, le Général m’a semblé vigilant sur certaines questions d’attrape-nigauds lui posées par la journaliste. Bisengimana étant commandant de la police, la cohésion nationale ainsi que la garantie de la sécurité publique me semblent plutôt entrées plus dans le domaine politique que policier comme le prétendait la journaliste. Le commandant de la police a pu échapper a ces questions-pièges en les appelant des affirmations fortes ou moins vraies.

En plus de cela, Mr Bisengimana semblait comprendre certains aspects marquant les faiblesses de la police dont il dirige et qui nécessitent un renforcement. Ces aspects constituent de volets clés pour reformer la police. Il s’agit notamment du volet formation, recrutement et sélection, équipement, gestion des ressources humaines etc. Pour prouver la maitrise du dossier de la police, le Général rappelle aussi les initiatives entreprises pour répondre aux besoins et défis que présente la sécurité en RDC comme les 6 écoles de formation de la police, la mise en place des satellites pouvant donner a tems les informations sur la sécurité le long de toutes les frontières du pays. Nonobstant, quelques questions ont échappé à sa vigilance mais aussi certains propos me sont restés moins convaincants.

A la question relative aux militaires et policiers qui vont en formation à l’étranger et qui de fois ne reviennent pas au pays, la journaliste a évoqué qu’ils se plaignent de ne pas trouver de l’emploi une fois de retour. Le Général répond sciemment ou non que ces personnes ne reçoivent pas la formation appropriée. Selon lui, ces militaires-policiers, qui a mon avis sont envoyés en accord avec leurs hiérarchies, devraient faire un choix d’une formation qui leur faciliterait de créer et non de demander l’emploi ; car espaces sont larges en RDC. La réponse m’a paru moins convaincante car ces militaires et policiers sont envoyés en formation pour acquérir des connaissances manquant dans le domaine sécuritaire & militaire. Alors, il ne serait pas question de prétendre qu’ils devront se charger de créer d’emplois car ces gaps existeraient toujours.

Enfin, le propos du Général me laisse moins satisfait quand il pense que ceux qui critiquent le pouvoir et régime en place entrent dans une diabolisation des uns contre les autres. Plusieurs observateurs avertis reconnaissent que la grande partie des réclamations de la part de la population sont fondées, alors que le pouvoir a des moyens pour y répondre. Si du moins ces réclamations ne peuvent pas être répondues dans la globalité, le pouvoir pouvait tout de même faire un petit pas pour témoigner de sa volonté. Cet article ne discute pas l’ensemble de ces réclamations, mais le bloggeur a toujours rappelé que la distribution et la redistribution équitable des ressources du pays restent indispensables. Si certaines personnes peuvent se servir à tort ou à raison de ces manquements dont le pouvoir est responsable, c’est un autre sujet. Toutefois, Bisengimana ne nous dirait pas que ces revendications sont largement infondées. Donc, le pouvoir doit aussi comprendre que les dénoncer n’est pas tout le temps une diabolisation. De surcroît, la situation socio-économique des militaires et policiers nous en dit plus sur la gestion des ressources humaines au sein des services de sécurité.

Si le commandant de la police n’est pas responsable de la distribution et redistribution des ressources nationales en première ligne, il lui est conseillé, dans les limites de ses responsabilités, d’appliquer la justice sociale et de repartir équitablement les ressources dotées à celle-ci. Ensuite, la police serait mieux placée d’entreprendre la lutte contre la criminalité, la corruption, l’enrichissement illicite et tous les maux qui ont longtemps ruinés la gestion du pays. Ces initiatives doivent inévitablement commencer dans les structures hiérarchiques de la police afin qu’elles constituent un fondement pour les répandre dans d’autres institutions. Pensez-vous autrement ?

Ntanyoma R. Delphin

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PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds. Interest: Microeconomic Analysis of Violent Conflict, Genocide Studies and violence targeting minority groups. Congolese, blogger advocating for Equitable Redistribution of Ressources & national wealth as well as & #Justice4All #DRC. On top of that, I'm proud of being a "villageois"

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