
La Conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) organise actuellement les discussions dites directes entre signataires de l’Accord de la Cite de l’Union Africaine (qui s’est tenu sous facilitation d’Edem Kodjo) et les non-signataires. Les signataires sont pour la plupart la Majorité Présidentielle, l’Opposition Républicaine, Opposition (représentée principalement par Kamerhe, Busa, Makila, Badibanga), la société civile ainsi que quelques dissidents du Rassemblement qui avaient enfin résolu de suivre l’article 24 dudit Accord. Les non-signataires sont la plateforme Rassemblement de Forces Politiques & Sociales Acquises au Changement créée lors du Conclave de Genval ainsi que le Front pour le Respect de la Constitution. La dernière plateforme de non-signataires est largement composée du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et alliés ; alors que la première est dominée par l’UDPS et alliés ainsi que le G7.
Nous espérons qu'aucun temps ne sera perdu pour progresser sur un accord consensuel en RDC. (2/2)
— U.S. Special Envoy (@US_SEGL) December 13, 2016
Ces assises dont une partie de l’opinion considère comme étant le ‘vrai dialogue inclusif » est le résultat des efforts déployés par les évêques catholiques qui avaient pour longtemps plaidé pour l’inclusivité d’acteurs politiques en vue de résoudre la crise électorale. Alors que le jargon de la CENCO les appelle « les discussions directes » entre signataires et non-signataires de l’Accord de l’UA, ces assises ont entamé les travaux proprement dits ce jeudi soir, 13.12.2016 à 6 jours de la fin constitutionnelle du mandat du Président Joseph Kabila. Toutefois, face aux incertitudes et divergences politiques, en interprétation de l’article 70 alinéa 2 de la constitution, la Cour Constitutionnelle a arrêté qu’ « à la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ». En dépit de l’arrêt de la Cour, les non-signataires de l’Accord de l’UA affichent encore leur opposition par rapport au statut du Président Joseph Kabila, après le 19.12.2016.

Pour dissiper ces malentendus, la CENCO a pu arracher ces assises qui rapprocheraient les vues des uns et des autres à toutes ces questions pendantes. Les travaux se font présentement en trois commissions dont la Gouvernance des Institutions[1], Processus Electoral[2] et Mesures de Décrispation Politique[3] ; et l’opinion espère qu’une solution par rapport à la crise politico-électorale sera trouvée. Bien que la crise actuelle se fasse sentir comme étant politique, elle m’a toujours largement paru comme étant une crise de « légitimité—confiance » par rapport aux attentes du peuple ordinaire depuis de décennies. Ces attentes et rêves qui n’ont jamais été réalisés ont fait que les esprits tombent dans le désespoir et par la suite, ils se chauffent croyant que « l’alternance » ou le départ de la personne pris pour responsable de tous les maux résoudrait tous nos problèmes dans un laps de temps. Malgré l’importance des élections dans un processus démocratique et développemental, le bloggeur a toujours cru que celui qui voudra mieux résoudre ces crises à répétition dans ce grand pays doit tenir compte de soucis majeurs du peuple ordinaire qui sont liés à la redistribution équitable de richesses nationales ainsi que la mise en place d’un état de droit basé sur les diversités socio-culturelles.
C'est la pause…! Tt se passe bien jusqu'à présent. L'espoir de revoir libres, nos amis exilés ou emprisonnés reste intact. Tenons bon.
— Félix A. Tshisekedi (@fatshi13) December 14, 2016
Deux commissions – Décrispation et Institutions – bloquées ! La CENCO déploie des trésors de diplomatie pour sauver l'esprit de compromis.
— Olivier Kamitatu (@OlivierKamitatu) December 14, 2016
Revenant aux assises de la CENCO, le public attend avec souci les résolutions qui sortiront dans celles-ci. La préoccupation majeure est qu’à défaut de trouver une issue consensuelle, le pays pourrait sombrer dans un désordre chaotique dont on ne saurait plus exactement le gagnant. Le lecteur s’accordera avec le bloggeur que la place d’Etienne Tshisekedi serait déterminante dans les résolutions possibles à attendre. De ce fait, au vu du passé du Sphnix de Limete, les esprits hésiteraient à se rassurer car il s’est toujours caractérisé par de surprises, comme décisions politiques. Et par conséquent, il est jusque-là possible que le Lider Maximo se désiste à la dernière minute ; et surtout l’opinion attend son mot d’ordre, dit discours à la nation dans les heures qui viennent. Ce discours dont le monde surtout l’opinion congolaise attend avec impatience, peut se révéler surprenant comme d’habitude ; à moins que la nouvelle génération de l’UDPS ait été instruite des erreurs du passé. Dans ce cas, Tshisekedi dans ses « soixante-vingt-quatre ans »serait tenté de régler les comptes des années antérieures et surtout les élections de 2011.

Les signaux, jusqu’à preuve de contraire, laissent croire qu’une fumée blanche pourrait sortir dans les enceintes du Centre interdiocésain de Kinshasa-Gombe. Les premières impressions font étant d’une probable sérénité au sein des participants dont on ne saurait pas s’ils sont vraiment déterminés à créer un climat propice vers les élections apaisées en 2018. Nous espérons que l’avenir proche serait stable ; bien que l’ensemble de ces assises m’ont semblé n’avoir pas abordé les questions pertinentes de l’avenir stable au cours du long terme. Il est plausible de croire que ces participants aux discussions directes entre acteurs ne font que trainer le temps pour le double jeu et ensuite se lancer vers la voie de la violence en dernier ressort. Toutefois, il ne me semble que l’option de la violence ne pas à exclure totalement. Dans ce cas, on peut prédire une dangereuse violence au sein de la population Kinoise mais aussi assister à la militarisation de tout le territoire. Au vu de la tension qui se manifeste au sein de la classe politique et ses implications sur la vie sociale en général, si les discussions directes conduites par la CENCO échouent ; la lecture dirait que ces dernières auraient servies comme une stratégie visant à distraire le pouvoir afin de leur surprendre dans cet état de chose. Cette stratégie à considérer comme la moins probable aurait d’effets néfastes et inattendus et pourront conduire à de réponses inappropriées de la part de forces de sécurité.
Le contexte socio-politique actuel prouverait que les grandes composantes de la classe politique Congolaise ne veulent probablement pas assumer cette responsabilité d’appeler aux solutions de la rue qui déborderaient facilement. Ensuite, la lecture la moins politisée tend à affirmer qu’il n’est plus possible d’organiser les élections dans ces délais souvent dits constitutionnels. De facto, il ne reste qu’un compromis concernant les périodes courtes—raisonnables dans lesquelles ces élections peuvent s’organiser. Il me semble que le bons sens, politique soit-il, ne peut nous permettre d’avancer la voie de la confrontation aussi longtemps qu’il est apparemment impossible de voir ces élections organisées en 2016. Au finish, nous pouvons espérer que la différence de quelques mois ne ferait pas qu’on aligne le peuple pour s’entredéchirer. En plus de cela, les avancées en termes d’enrôlement et d’enregistrement d’électeurs ralentiront la colère de ceux-là qui ne veulent plus voir Joseph Kabila d’ici le 19.12.2016, à partir de 00h.
#RDC #Cenco: Le front pr le respect de la constitution @Evebazaiba a accepté de revenir participer aux discussions. Info via @leawesterhoff
— Sonia Rolley (@soniarolley) December 14, 2016
Que le compromis soit trouvé entre signataires et non-signataires de l’Accord de la Cité de l’UA, la question des élections ne serait toutefois pas résolue dans le fonds si des solutions fiables n’étaient encore pas trouvées pour contourner les erreurs du passé. Ces erreurs font craindre qu’un possible report puisse ressurgir dans les années à venir. Certains observateurs pointent du doigt le manque de volonté comme facteur premier qui a conduit à la non-organisation des élections. D’autre part, les défis de financement ainsi qu’aux conditions d’infrastructures à travers tout le pays sont notamment cités ; mais aussi la volonté de l’actuel président de se représenter comme candidat à sa propre succession comme paramètres-défis à considérer. A ces défis, s’ajouterais celui de la possible militarisation et activisme de groupes armés qui pourront monter dans certains coins du pays. Bien que le retard probable lié au manque de financement et aux questions techniques ne constituerait pas un problème majeur du fait que tous les acteurs clés seraient témoins, celui lié aux manœuvres politiciennes ne seront peut-être pas toléré. Par conséquent, les acteurs politiques de tout bord sont interpellés pour que l’avenir de ce pays ne se caractérise plus par la violence. D’une manière particulière, l’attention apportée à la crise électorale devrait inspirer ces politiques pour défendre nos droits dans le sens d’améliorer notre bien-être, notre vécu quotidien, combattre l’enrichissement illicite, la corruption et surtout revoir les mécanismes guidant la redistribution équitable de nos richesses. Pensez-vous autrement ?
NTANYOMA R. Delphin
Secrétaire Exécutif & Coordonnateur
Appui au Développement Intégré &
à la Gouvernance (ADIG)
Twitter : https://twitter.com/Delphino12
Blog: www.edrcrdf.wordpress.com
[1] Membres: Lutundula, Kabund, Mubake, Sessanga, LIsanga, Olengha Nkoy, Madleine Kalala, Lumanu, Nkulu, Makila, Ruberwa, Mbikayi.
[2] Fayulu, Molisho, Ngoy, Kankonde, Kuye, Ramazani, Kabwelulu, Bussa, Kamerhe.
[3] Tshisekedi Felix, Kamitatu, Kapiamba, Maguy Kiala, Thambwe, Mokonda, Bongongo.
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