
Les conséquences de la violence et de guerres sont énormes, présentes mais aussi perpétuelles si pas éternelles. Ces conséquences deviennent particulières quand une multitude de personnes est visée sur base de leur appartenance à un groupe ethnique. Dans ces conditions, les oncles, les tantes, les cousins, cousines et voisins se retrouvent toutes et tous dans les mêmes conditions. Les mêmes conséquences dans les hauts plateaux n’ont pas épargné les étudiants dont la seule ressource était les vaches de leurs parents ; aujourd’hui nous avons les étudiants qui courent les risques de se retrouver dans la rue à la suite de ces atrocités endémiques. Telle est le cas de ces élèves, étudiants et étudiantes Banyamulenge à en Province du Sud-Kivu. Ces élèves, étudiant(e)s sont estimés à plus de 4000 (570 étudiants(e)s et 3440 élèves) selon les statistiques couvrant la ville de Bukavu, Uvira, Minembwe et Bibogobogo. Leur expérience ces dernières années nous a été partagée par Osée Kibonangoma qui dirige la structure HUMURA les regroupant.
- Expérience Personnelle & Avenir Incertain
En rapport avec la razzia qui s’est perpétrée ces dernières années, Chantale, l’étudiante en Droit Public à L’Université Libre de Grands Lacs (ULGL/Bukavu), nous a partagé son désespoir en ce mots : « nous craignons fort que cette situation nous prenne l’avenir, car notre base économique était nos troupeaux volés et nos terres abandonnées. Alors que certains d’entre-nous qui finissaient les études dans plusieurs villes du pays sont obligés de retourner par manque de moyen…alors pensez-vous que nous allons nous relever facilement après ces fléaux d’atrocités qui feront que toute une génération ait de difficultés de finir leurs études ? ».
Dans le même ordre d’idée, Pilote l’étudiant de l’université officielle de Bukavu en pharmacie s’est exprimé en ces mots « ce n’est pas facile d’étudier sans espoir de payer, car certains de nos moyens sont devenues une proie aux autres qui bénéficient les fruits qu’ils n’ont pas semé ; c’est pourquoi nous alarmons aux organismes humanitaires qui œuvrent dans l’éducation des enfants, qu’ils nous viennent en aide. »
- EST-IL VRAI ? EST-IL URGENT ?
C’est depuis 2017 que la communauté Banyamulenge est victime d’un plan organisé visant son extermination. Ce plan est exécuté par plusieurs groupes armés dont le seul rêve qu’ils ont en commun est de jamais voir le Banyamulenge sur le sol congolais ou même sur la planète terre. Cela se manifeste à travers les milliers de discours de haine qui circulent les réseaux sociaux depuis le début de ces atrocités. Sa forme exceptionnelle par rapport aux autres précédentes prouve la volonté d’épuration ethnique. De chaque passage, des assaillants ne laissent aucune maison debout, tout est réduites en cendre ; toutes les vaches emportées et certaines qui échappent à leur contrôle meurent à la suite de mauvaises conditions. Nous ne pouvons compter le nombre exact des vaches razziées. Presque tous les parents sont appauvris et cela a déjà de conséquences néfastes sur l’éducation des enfants et étudiants. En plus de cela, de familles entières se sont retrouvées sans abris et un nombre élevé d’étudiants qui se trouve obligé d’abandonner leurs études à défaut de moyens financiers.
C’est dans ce sentiment de désespoir que le notable d’Itombwe (Mibunda), MAGURU MUHINDA a exprimé sa désolation plusieurs longues nuits et journées passent, les enfants, les mamans, les pères et les vieillards dorment sous une bâche dans le camp de déplacés a Mikenge. Alors que j’avais plus de deux cents vaches qui assuraient l’éducation de mes cinq enfants qui faisaient l’université à UEA et mes deux filles étaient à l’école secondaire à UGEAFI et d’autres dépenses familiales, je n’ai plus rien actuellement. Car les miliciens nous ont attaqués pour but de voler, de tuer et déstabiliser la situation sécuritaire. ».
Alors que de civiles appartenant à d’autres communautés ont été victimes de la violence, la population Banyamulenge est doublement victime car civiles qui sont attaquées du fait qu’ils sont considérés comme des étrangers qui occupent illégalement les terres des autres. Depuis que cette vague récente de violence a commencé, ils ont épuisé toutes leurs énergies pour assurer la survie. Ils ont essayé maintes fois de lancer de cris que personne ne semble écouté. Le quotidien sécuritaire se détériore du jour au lendemain et a fortement affecté le social et plus encore l’économie de tout un peuple. Indépendamment de leur cursus et performances académiques, les étudiants et élèves, dans toutes les provinces où ils sont se retrouvent dans l’impossibilité de continuer leurs études. L’impossibilité de continuer les études fait (fera) que l’avenir de ces étudiant(e)s restent incertain au point qu’ils ne seront même pas à mesure de défendre leurs causes.
- Au Revoir les Etudes? Brève Historique de la Violence
Ils se coulent plusieurs années d’instabilité que connait l’Est de la RDC. Depuis son accession à l’indépendance, le Nord et le Sud Kivu n’ont encore pas eu l’occasion d’une trêve que dans certains coins mais jamais la paix dans son entièreté (Est). Depuis 1964 les attaques dite Mulelistes et les le pouvoir de l’époque ont fait que la guerre éclate en avril dans le territoire d’Uvira et peu après elle gagna les hauts plateaux de FIZI, UVIRA et MWENGA. Ainsi fut le début de cycles d’affrontements dans cette région.
Pendant les années 1960, nos parents vivaient dans les hauts et les moyens plateaux. Plus les ces cycles de violence perduraient, ils ont été à l’origine de dislocation intercommunautaire faisant le Banyamulenge d’ennemis de leurs ethnies voisines dont leurs fils chapeautaient cette rébellion Muleliste. Dans la suite de ce mouvement rebelle s’en ait suivi plusieurs meurtres, exactions contre le Banyamulenge mais aussi le pillage de leurs bétails, alors que ces derniers garantissaient leurs ressources. Après une petite accalmie après la défaite de la rébellion Muleliste, plusieurs discours de discrimination venant de certains députés nationaux et quelques hommes politique ont conduit aux nouveaux cycles de violence des années 1990.
Toutes ces exactions systémiques, les massacres que subit la communauté banyamulenge peuvent juste se définir comme un génocide à ciel ouvert. La majorité d’analystes croient qu’il y a une complicité de membres de la boite gouvernementale bien les acteurs font tout pour dissimuler les preuves et prouver à l’opinion que c’est une guerre inter-ethnique. Les comploteurs utilisent certains militaires de FARDC pour travailler en coalition avec les mouvements MayiMayi selon plusieurs témoignages du terrain. Une évidence prouve que quand les MayiMayi commettent les attaques contre les civiles, certains militaires restent dans l’inaction au lieu de s’engager dans la recherche de paix durable. Les miliciens parviennent à chasser la communauté Banyamulenge alors que les FARDC les observent en train de tuer, piller les biens, bruler les villages et afin de piller les vaches qui font la vie de cette population. Des jeunes s’engagent dans l’auto-défense.
Conclusion
Cet article est un cri d’alarme plaidant pour l’avenir de jeunes étudiant(e)s et élèves qui risquent de voir leur avenir sombrer dans l’impasse car dépourvus de toutes possibilités de pourvoir aux besoins essentiels comme leurs études. Les étudiants venus de cette communauté marginalisée se retrouvent dans l’impossibilité à la suite à la razzia de vaches de leurs familles, qui est la seule base économique de toutes leurs familles. La majorité pourront s’engager dans des activités à haut risque. Ainsi donc, ce papier est une alerte au secours de pour les étudiants victimes de toutes ces atrocités qui sont en train de regarder leur avenir se perdre. Et quant à leur gouvernement semble ne rien voir ou s’en foutre de cette génération en péril.
En plus de ce défi majeur pour les individus étudiant(e)s et élèves, les dommages et fardeaux qui pèsent sur cette population dépourvue de toute possibilité sont multiples. Plusieurs écoles ont été détruites, des infrastructures sanitaires saccagées, de jeunes enfants sont victimes de maladies due à la malnutrition. A cause de cette situation que vit nos parents, nous avons connu de taux des grossesses ou de mariages précoces car il est difficile d’espérer que demain sera meilleur. On a aussi de jeunes qui abandonnent les études car ils sont obligées de jouer à la défensive lorsque les villages entiers sont détruits alors que l’armée n’est que devenue observatrice.
Kibonangoma Dieumerci Osée
Nous dédions ça aux autorités nationales qu’internationales. Ainsi aux hommes scientifiques.
Car, la
Merci bcp pr Kibonangoma osée ! Que ton parvienne à Dieu et à toute autorité concerner pour y apporter un adoucissement à cette situation
C’est vrmt bien j’apprécies ces recherches faites que DIEU bénisse le travail de tes mains
Bravoure a toi chère kubonangoma osée pour l’initiative.
J’en viens sur cette dernière, en appelant les autorités et les bienfaiteurs de la paix de s’y investir pour faire face aux défis socioéconomique dans l’est du pays précisément au sud-kivu pour finir je prie l’Éternel de vous accompagner.