
C’est avec un retard de presque deux ans que la République démocratique du Congo (RDC) organisa les élections générales fin 2018. L’opinion nationale et internationale avait largement été surpris par une élection entachée d’irrégularités innombrables. Le vainqueur de ces élections, contre toute attente, fut l’actuel Président Felix Tshisekedi Tshilombo. Au même moment, le Rwanda et son Président Paul Kagame (Président en exercice de l’Union Africaine) semble prendre une position tendant à contester et fragiliser le nouveau maitre de Kinshasa. Toute la machine « diplomatique » autour de Kabila et Tshisekedi est mise en place pour convaincre l’Union Africaine ainsi que Kagame en vue d’accepter les résultats de cette élection.
Les négociations en coulisses commencent, des accords secrets (y-compris militaires) sont signés entre Kinshasa et Kigali. D’une façon exceptionnelle, les relations entre les deux capitales mais aussi entre les deux Chefs d’Etats, Kagame et Tshisekedi n’ont jamais été au bon point comme nous l’avons vu es dernières années. Les deux Présidents n’hésitaient de s’appeler des « frères ». Les témoins et observateurs avisés ont confirmé d’ailleurs que pendant les deux premières années de l’administration Tshisekedi, des opérations militaires secrètes ont eu lieu sur le territoire Congolais pour anéantir―affaiblir les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Une fois dans l’histoire récente de la RDC, le Président Kagame a été ovationné, applaudi dans un stade plein de milliers de personnes dans centre-ville de Kinshasa par de militants du parti au pouvoir. Le sens panafricaniste dominait !!!
De 2017 à nos jours, de Congolais que j’appelle de « second rang » criaient jour et nuit pour demander que décideurs, l’Armée Nationale Congolaise (FARDC) et l’Etat Congolais interviennent pour assurer leur protection. Des criminels dont les groupes armés étrangers Burundais ayant érigés le sud du Sud-Kivu comme leur bastion avaient eu libre cours et probablement une autorisation d’en finir avec ces citoyens de « second rang ». La Plupart de ces criminels qui opéraient dans la région sud du Sud-Kivu avaient de liens étroits avec (ou carrément soutenus par les services de Sécurité de Kigali). Cette réalité qui prévalait au sud du Sud-Kivu a été longtemps soulevée par plusieurs interlocuteurs auprès de ces décideurs politiques y-compris le Président Felix Tshisekedi. Toutefois, les intérêts de l’amitié Felix-Paul primait sur les sur la nécessite de protéger les vies des humains. Le Président Felix est allé au point de nier la présence de groupes armés étrangers au Sud-Kivu faisant croire que la violence est simplement entre éleveurs et agriculteurs. Dans ce contexte ambigu, Kinshasa et Kigali discutaient de la possibilité d’organiser les opérations militaires conjointes sur le territoire Congolais pour traquer et en finir avec les groupes armés. Les officiels Congolais et Rwandais dans le domaine de la sécurité se sont rencontrés maintes fois pour mettre en place de telles opérations. Les relations ont même faits qu’experts Rwandais devaient collaborer ceux Congolais pour soutenir le mandat du Président Tshisekedi au sein de l’Union Africaine.
Par surprise, au lieu que soit l’enfant « chéri » de Tshisekedi qui soit autorisé de mener les opérations militaires à l’Est du Congo, c’est fut plutôt l’Armée Ougandaise (UPDF). La manière dont ce choix et négociations ont été menés restent un secret d’Etats. Quand l’UPDF est autorisé de mener les opérations en RDC, à Kigali on s’enflamme. Kigali pose de questions de sa sécurité encore une fois tout en promettant que ce pays suit attentivement la situation sur terrain. Les lignes sécuritaires et diplomatiques bougent dans la région de grands lacs ; et dans la foulée, le M23 resurgit avec une force militaire exceptionnelle. Kigali en quelque sorte isolé dans la région de grands lacs d’Afrique n’avait pas d’autre choix que de se lancer dans une nouvelle aventure tout en se tourner vers Kampala comme l’enfant « prodigue » ? De questions persistent mais probablement qu’entre Kinshasa et Kigali, quelqu’un aurait trop demandé ou trop offert au point de susciter d’attentes irréalisables.
Ntanyoma R. Delphin
Twitter: https://twitter.com/Delphino12
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