2024 en Rétrospective : Evènements majeurs en RDC

A quelques heures du débat de l’année 2025, l’équipe Eastern Congo Tribune (ECT) vous partagez les quelques évènements majeurs ayant caractérisé le climat socio-politique en République Démocratique du Congo (RD) durant l’année 2024.

1. Deuxième Mandat de Felix Tshisekedi

La République Démocratique du Congo (RDC) a organisé des élections présidentielles et parlementaires tenues en décembre 2024. Alors que l’organisation et la tenue de ces élections ont été marquées par un grand nombre d’irrégularités, le candidat à sa propre succession, Felix Tshisekedi a été proclamée vainqueur.
C’est en date du 20 Janvier 2024, que Félix Tshisekedi a prêté serment pour son second mandat présidentiel devant une grande foule au Stade de Martyrs. Dix-sept chefs d’Etats et de gouvernements étaient venus pour assister à cette cérémonie d’investiture. Ls Présidents de l’Angola, Afrique du Sud, Burundi, Congo Brazaville, Djibouti, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Kenya, Malawi, République Centrafricaine, Sao Tome et Principe, Sénégal, Tchad, Zambie et Zimbabwe ont rehaussé cette cérémonie.
L’Ouganda et la Namibie étaient représentés par leurs Vice-Présidents alors que la Chine a envoyé une délégation dirigée par la vice-présidente du Sénat, le Maroc et la Côte d’Ivoire par les présidents de l’Assemblée nationale. La délégation des Etats Unis était dirigée par Scott Nathan, le directeur général de la Société de financement du développement international des États-Unis (DFC). On a noté la présence de quatre anciens présidents dont Olusegun Obasanjo (1999-2007) du Nigeria, Marc Ravalomanana (2002-2009) du Madagascar, Jakaya Kikwete (2005-2015) de la Tanzanie et Uhuru Kenyatta (2013-2022) du Kenya. Était absent, l’ancien Président de la RDC, Joseph Kabila.

2. Première ministre Judith Suminwa

Depuis son indépendance le 30 juin 1960, la RDC a connu plus de 30 Premiers Ministres dont Kengo wa Dondo nommé trois fois pour assumer cette fonction clé au sein de la politique Congolaise. Depuis 1960, tous ces premiers ministres sont des hommes. En Avril 2024, Judith Suminwa Tuluka, est nommée comme Premier Ministre et chef du gouvernement. Sa nomination est la première dans l’histoire de la République démocratique du Congo. Cette nomination a été vue comme une avancée significative et surtout dans la quête de la représentation des femmes au sein des institutions de prise de décision.
C’est en fin en date du 29 Mai 2024 que le gouvernement Suminwa a été publié ayant en son sein 17 femmes et 37 hommes. Les attentes de la population Congolaise vis-à-vis l’équipe Suminwa divergent et de fois allant dans le sens de faire croire que la question n’était pas principalement la nomination des hommes ou des femmes pour occuper ces fonctions importantes. La réponse serait peut-être ailleurs.

3. Tentative de coup d’État déjouée à Kinshasa

Alors que la population Congolaise attendait la publication du gouvernement Judith Suminwa, les autorités Congolaise et les services de sécurité déjouèrent le 20 mai 2024 une tentative de coup d’État à Kinshasa. Le matin du 20 mai 2024, Kinshasa et le monde se réveillèrent sur des vidéos qui, on dirait, étaient des meneurs en scènes Hollywoodiens. C’est un coup d’Etat déjoué, affirment les autorités politiques. Les commanditaires de ce coup d’Etat sont estimés à une cinquantaine de personnes dont des éléments étrangers. Ils ont visé le Palais de la Nation, la résidence officielle des Présidents Congolais. Les attaques ont aussi visé la résidence de Vital Kamerhe, allié de Tshisekedi alors prétendant occuper la fonction du Président de l’Assemblée nationale.
Sur la liste d’auteurs de ce coup d’Etat, on cite Christian Malanga, un opposant Congolais qui avait acquis la nationalité Américaine mais aussi son fils biologique, Marcel Malanga. Christian Malanga, selon les officiels, a été abattu au palais de la nation car ayant résisté à l’arrestation par les forces de sécurité. Il sied de souligner qu’au même moment les politiques Congolais à Kinshasa étaient en tractations autour de questions de partage de pouvoir au sein du Senat et de l’Assemblée nationale. Alors qu’on en parle aujourd’hui, la tentative du coup d’Etat a fait d’échos et de multiples interprétations au sein de la classe politique et d’analystes indépendant. Par la suite, les enquêtes impliqueront Jean Jacques Wondo comme commanditaire qui avait eu de liens avec Christian Malanga. Un procès est en cours et au moins 37 prévenus y comparaissent.

4. Procès des chefs rebelles de l’AFC/M23

Sous la houlette du ministre de la Justice, Constant Mutamba, un procès a été organisé pour juger les rebelles qui combattent les FARDC au Nord-Kivu dont Corneille Nangaa, le coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et d’autres dirigeants du Mouvement du 23 Mars (M23). Le procès a commencé le 24 juillet 2024 à Kinshasa et une « decision » de la justice tombe le 8 Aout 2024. Dans ce procès qui s’est largement fait par contumace 21 sur 26 étaient absents) a condamné. Vingt-cinq accusés ont été condamnés à la peine de mort dont Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Bertrand Bisimwa, Sultani Makenga, ses porte-parole Willy Ngoma et Lawrence Kanyuka.
Les officiels du gouvernement Congolais soutiennent ce procès comme moyen de renforcer l’État de droit mais aussi dissuader d’autres personnes à penser rejoindre les rebellions dans l’avenir. L’équité autour de ce procès et son influence sur les respects de droits humains rester à comprendre mais il est fort probable que l’approche n’est pas holistique. Il s’agit des jugements par contumace, mais il est évident que de milliers d’autres exaction et atrocités commisses en RDC ne sont pas couvert par de telles médiatisations.

5. Changement de la constitution en RDC

Il y a quelques mois, le débat autour de changement ou la révision de la constitution est devenu plus que houleux. Le Président Félix Tshisekedi, a timidement annoncé son intention de réviser la Constitution. En octobre 2024, il est devenu très clair que l’intention de Tshisekedi est de changer la constitution et actuellement, au sein du parti au pouvoir, il n’est plus un secret.
Les contestations sont plus multiples et souvent tournant autour d’abroger les limitations de mandats présidentiels pour permettre à Tshisekedi de briguer un troisième mandat. Au sein de l’UDPS, cette initiative est justifiée par le souci d’aligner la Constitution sur les défis politiques, économiques et sécuritaires du pays. Toutes les « raisons » sont avancées pour soutenir cette initiative y-compris même des questions qui n’ont rien à voir avec le texte fondamental. La plupart d’opposants, organisations de la société civile ainsi que les mouvements citoyens s’y opposent farouchement alors que certains partis politiques tardent de se prononcer sur cette question importante.

6. Enjeux 2025

En 2025, les enjeux socio-politiques en RDC sont les questions liées à la gouvernance, y-compris la corruption et la malversation qui gangrènent les institutions, renforcer des institutions démocratiques mais surtout le manque de volonté d’organiser les élections au niveau local. Ces enjeux inclus la stabilisation de l’est de la RDC qui connait une crise humanitaire sans précèdent liée à la présence de centaines groupes armés locaux et étrangers, les processus de Luanda et celui de Nairobi, les tensions autour du changement/révision de la constitution mais aussi la peur autour de manœuvre qui visent à trouver une voix pour faire élire Felix Tshisekedi pour un du 3ieme mandat.

Equipe de l’Eastern Congo Tribune

 

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PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds, proud of being a "villageois". My interest: Peace, conflict, Genocide Studies, Minority ethnic groups, DRC, African Great Lakes region. Congolese, blogger & advocate #Justice4All in #DRC.

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