Ngbanda Zambo-Ko Atumba : Terminator au pays des Zombies ou Zombieland ! Par Rumenge Alain

Préambule d’un « Twirwaneho »

A chaque fois que je lis ou relis les écrits ou que j’entends les décrépitudes de Ngbanda, je me sens instinctivement mû et revigoré par un réflexe de survie et devient naturellement « Twirwaneho[1] ». Particulièrement, ses râlements me rappellent à chaque fois Kanihura[2]. Le scélérat travaille toujours et ne lâche pas du lest, mais se tromper que le temps ou la montre se sont arrêtés. Il croit continûment que la République Démocratique du Congo lui appartient seul, et, est l’unique qui a droit au chapitre.

Dans l’une de ses multiples et venimeuses vidéofréquences postées en date du 22 Juin 2020 sur son fameux Website info-apareco.com de son mouvement « politico-militaire », l’un parmi les plus inactifs pratiquement en RDC, nous avons vu dans deux vidéos l’un en lingala, l’autre en français et lu un texte sensibilisant, mobilisant et incitant à la haine ethnique, autrement dit à détester, abhorrer et abominer, bref à tuer. Cynique et sadique de caractère typique à l’Empereur romain Caligula, l’homme, telle est une sangsue, ne tarit pas d’idées funestes.

Ngbanda ne passe plus par plusieurs chemins pour distiller son venin. Dans une rétroprojection subconsciente sur ce que fût le règne de son oncle Mobutu, le « vrai-faux frère en christ Honoré[3] » se réfère même à la Bible citant Matthieu 12 :25 tel un Juda Iscariote pour s’attirer la sympathie de certains congolais non informés (particulièrement la jeunesse), feignant de dissimuler sa méchanceté, ignorant qu’il y a aussi d’autres congolais et étrangers plus nombreux qui ont déjà compris ses manigances de la désinformation par les intoxications incitant ses compatriotes à se massacrer mutuellement.

Twirwaneho est inscrit dans mon ADN

L’unité de façade et la défaite à la Mobutienne

Une note qu’on pourrait qualifier de substantielle qu’il nous rappelle serait l’unique acquis du Mobutisme sous le règne autocratique de son oncle est cette « unité des 450 tribus » de la RDC. Certes, nous lui concédons ce slogan. Cependant, la fin justifie les moyens dit-on. Il s’agit à vrai dire d’une unité artificielle qui n’était que de surface acquise sous le regard malveillant du dictateur et qui n’a pas conféré un patriotisme digne de ce nom. C’est vrai, les congolais en majorité accusent un manque criant du patriotisme doublé d’une corruption quasiment intergénérationnelle soutenue par le régime dictatorial qui a rongé les esprits et les mœurs de toute l’élite politique et de tout le tissu socioéconomique du pays. Anglebert et Jené[4] (2020), dans une tribune du Le Monde Afrique, s’exclamaient dernièrement que : « c’est en grande partie protégé par la souveraineté incontestée (mais contestable) de leur Etat que les élites congolaises continuent à dominer et exploiter les Congolais, tout en embrassant les souvenirs monumentaux du passé sanglant de leur projet[5]. »

Ngbanda nous rappelle les différentes rebellions qu’avait connu le Zaïre de Mobutu, lesquelles, les Forces Armées Zaïroises [FAZ] n’avaient jamais gagné ne fut-ce qu’une bataille sans les concours des guerriers et d’autres forces étrangères. Déjà en 1964, pendant la rébellion muleliste qui semble être la première ouverte, Sonck (1964)[6] nous rappelle « le baptême des sorciers rendait les rebelles invincibles en transformant les balles en eau et furent très efficace contre les soldats de l’armée congolaise qui leur attribuaient des pouvoirs surnaturels et prenaient la fuite ». Elles ont été secourues par les forces de l’ONU, car, selon la même source, « malgré les renforts, l’ANC fut incapable de combattre les guérilleros simba n’y eut été le concours du colonel William A. DODDS[7] et de la population locale et près de 700 guerriers bashi pro-gouvernementaux armés de lances ou de massues venus de Nyangezi pour que Kamanyola ne tombe pas[8] » et Mobutu « a dû aller bivouaquer à Bugarama sous la protection de la Garde Nationale Ruandaise[9] », la collaboration avec les autorités rwandaises génocidaires de l’époque était déjà mise en œuvre, pour se cristalliser sur le sol du pays des mille collines en 1994. Les échecs de Mobutu et ses forces armées anciennement ANC sont inaccoutumés. L’un de plus mauvais héritage que le despote a légué au pays est cette manque criante d’une vraie armée républicaine, quasiment incapable non seulement d’assurer la sécurité de sa population, mais aussi de son territoire. Raison pour laquelle le pays est envahi constamment par ses voisins devant une armée qui détale à tout moindre accrochage. Et ses politiciens crient à la balkanisation après avoir dévaster les caisses de l’Etat, pour camoufler leurs rapacités.        

Pathétique ! Faut-il le rappeler à Ngbanda que « ses intrépides » bafuliiro, babembe, banyindu sous le commandement de Laurent Désiré Kabila après leur débâcle se sont retrouvés confiner à Hewabora (zone de Fizi) pendant plus de trois décennies. Mobutu par sa subtilité (que certains médias qualifiaient de diaboliquement génial) s’est allié aux guerriers Banyamulenge qui permirent ce confinement. Durant cette rébellion Muleliste défaite totalement par les guerriers Banyamulenge recrutés Par le Colonel Kaniki, Dans les années 1980, le major Ngongo accompagné par ces mêmes anciens guerriers devenus militaires de l’armée nationale délogeant le rebelle Zabuloni dans les forêts montagneuses de Shanji à Baraka pour enfin pacifier la zone jusqu’à l’avènement de l’AFDL.

Cependant, par un retournement d’alliance instillé par les conseils en mal de lecture des signes du temps et par ingratitude, subséquemment ce sont les « Kadogo » petits-fils de ces mêmes guerriers Banyamulenge qui ont marché allègrement sur Léopoldville le 17/mai/1997 sur les pagnes de ces mamans qui dansèrent naguère le « Njalelo tobandile ngayi Sese Seko, sakayonsa et mbili-mbili mabina mansoni » à Mobutu. Instantanément, le Swahili remplaçant le Lingala, dans Kinshasa.

Chien qui aboie ne mort pas, dit un adage français

Pour nous, ce n’est pas ce fourre-tout des mai-mai qui nous fait peur. Absolument pas ! Ngbanda les invite à lutter contre la redoutée balkanisation et vers la fin de sa vidéo en lingala, il parle lui-même de ses échecs aux appels qu’il aurait lancés aux généraux et politiciens depuis 2004 et se rabat actuellement à ces sinistrement célèbres qui ont endeuillés les deux Kivu depuis plusieurs décennies, alors que le gouvernement congolais ne cesse de les appeler à déposer les armes et rejoindre la reconstruction du pays. Ramer dans le sens du courant d’eau fait rire les crocodiles, dit un adage africain.

Ngbanda ne voyant pas les erreurs du passé du régime de son oncle de Marechal, d’avoir fait du Kivu le sanctuaire de toutes les rebellions, pour s’attirer toujours la sympathie des Kivutiens, mais oublie cyniquement le soutien qu’ils ont apporté aux FDLR après le génocide de Tutsis en 1994 au Rwanda afin qu’ils rentrent au Rwanda pour terminer leur sale besogne ce qui continue d’endeuiller la région

Il accuse pêle-mêle n’importe qui n’entre pas dans sa politique de terre brulée et de pillage, pour n’avoir pas inciter les paisibles citoyens à la haine ethnique. Cher Honoré y-a-t-il un congolais qui a volé le Congo que le régime de votre oncle qui disait ouvertement aux officiels « Yiba moke, tonga na mboka nayo » ce qui qui signifie « volait un peu, construit dans ton village ». Ce qui leur permirent de saigner à blanc le pays.

Le vol a été enraciné au Congo à l’époque du Mobutisme. Kamerhe serait-il le clone de Ngbanda tel que fût Laurent Désiré Kabila pour Mobutu[10] ? Honte bue, il ose même de qualifier les procès inédits dans le Congo des détournements d’argent et des scandales à caractère sexuel des procès-bidons ! Humm !!! Le ridicule ne tue pas, où la réincarnation existe, disait Pascal Dubesset.

Le glas va encore sonner.

Dans ses fréquents laïus enclins d’une animosité vindicative, le prêcheur de l’hécatombe des Banyamulenges en particulier et de tous les Tutsis de la région des grands lacs en général n’est autre que l’ancien conseiller en matière de sécurité du tristement célèbre dictateur déchu Mobutu, qu’il avait mal conseillé, très mal d’ailleurs. Nous l’avons dit et nous le répétons, Ngbanda est une redoutable arme de défragmentation sociale et étatique. Un pyromane qui croit se faire passer pour sapeur-pompier. De par ses espiègleries, il est capable de transformer tous en une Théorie de complots et croit convaincre en le faisant porter à n’importe qui. Il vous fomente du n’importe quoi sur les pays voisins qui ont voulu ou qui veulent balkaniser le zaïre pour justifier la phobie avec laquelle son maître de pensée avait dirigé le pays en entretenant des rumeurs sur l’invasion imaginaire du pays afin de museler toute voix qui osait décrier la cacophonie avec laquelle le pays était gouverné.

Si tentative de balkanisation tant chantée il y en a, nous ne serons pas à la première expérience. Déjà à l’aube de l’indépendance en 1960 avec les sécessions katangaises et Kasaïennes, un mouvement autonomiste avait abouti à la création en 1962 de 21 “provincettes[11]“. De plus, malgré que l’on vante tant Mobutu pour avoir unifier le pays, mais en contrepartie disons aussi que de sa façon, il a atomisé le pays. Quand une partie du pays est coupée du reste (Est-Ouest), pas de route, pas voies de communication, quand cette partie vit au dépens des pays voisins (eau potable, commerce, produits vivriers de premières nécessités telles que les oignons, les aubergines etc… dans un pays dont le 2/3 du territoire est constitué des terres arables…) pendant des décennies, quand les congolais de l’Est ne connaissaient ; ni la capitale de leur pays, ni la télévision nationale, ça s’appelle quoi Monsieur le Terminator ?

Par ailleurs, les « balkanisateurs » (permettez le terme) internes feutrés sont innombrables y compris Ngbanda et d’autres comme ; Ne Mwanda Nsemi, Kyungu Wa Kumwanza, les caciques du FCC et ceux du CACH qui soutiennent aveuglement les voleurs membres de leurs communautés ou de leurs plateformes politiques par leurs discours les personnes ségrégationnistes sont des balkanisateurs potentiels. Leurs discours montrent qu’ils sont multiplicateurs de l’esprit de la division de la RDC. Les Etats étrangers ne feront que l’accompagnement jovialement.

Toutefois, malgré qu’il fait recours au Mai-Mai, il reconnait tout de même que « ces machines à tuer revêtues de la chair humaine[12] » pour reprendre l’expression de Romeo Dallaire qualifiant les exécrables génocidaires des Tutsis est une horde des tueurs devenu un fourre-tout. Se rapprocher d’eux c’est descendre dans les profondeurs ténébreuses des abysses de Zombies.    Humm, il n’y a mauvaise chaussure qui ne trouve sa pareille, dit un proverbe français.

Ngbanda est un mythe non soldé du mobutisme ayant préféré le déshonneur avant la mort et qui ruminera toujours la défaite cuisante de leur tyrannie, Quand lui et ses acolytes passent des journées entières entrain de pleurnicher que le Rwanda va balkaniser l’Est, ignorent-ils que c’est près de 90 millions des congolais contre 12 millions seulement des rwandais ? Oublient-ils que le grand Congo vaut 64 fois le Rwanda en terme de superficie ? Perdent-ils de vue que le Congo est un scandale géologique ? N’ont-ils pas honte aux yeux du monde de toujours deviser que le petit Rwanda est la cause du malheur des congolais ? Quand les petits pays comme la Zambie, l’Angola, le Sud-Soudan envahissent le Congo et pénètrent jusqu’à 30 kilomètres, c’est les Tutsis qui les incitent ? Que fait Ngbanda avec ses résistants ?

Banyamulenge lives matter !

Ce fourre-tout des Mai-Mai nous les connaissons assez. Malgré les soutiens qu’ils reçoivent de partout, surtout provenant de la diaspourie (entendez diaspora occidentale) comme tant des congolais les appellent ces derniers temps, échoueront et lamentablement. Les Ngbanda, Mulongecha, Nyamuhombeza, Kaluba et consorts s’échineront à implorer les démons du génocide des Tutsis dans toutes les positions ; debout, assises, courbes, agenouillées ou couchées, mais en vain. La justice immanente existe.

Face à cette armada, les Banyamulenges doivent désormais être unis comme un seul homme et agir concomitamment en adoptant le slogan des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas « Tous pour un. Un pour tous ». Nous sommes engagés à lutter jusqu’à la dernière goutte de l’hème de notre sang afin que le sol de nos aïeux ne nous soit pas spolié, n’en déplaisent nos détracteurs.  Advienne que pourra nous vaincrons ces malfrats. « La vie de Banyamulenge compte ! ».

Je suis Twirwaneho

Par Rumenge Nt. Alain, M. Sc.

Skype : rummenigge1212@

Email : rummenigge1212@gmail.com

Lecturer et militant pour la lutte des droits de l’homme.

 

[1] Défendons-nous en français

[2] La bourgade où plus précisément les premières balles crépitèrent et finirent par emporter le Maréchal Mobutu.

[3] Pour ceux qui ne le savent pas vers la fin du régime de Mobutu, son neuve Ngbanda s’était fait passer pour un chrétien et ses sbires le nommaient ironiquement Frère en christ Honoré.

[4] Pierre Englebert enseigne la politique africaine à Pomona College en Californie et est senior fellow au Conseil atlantique à Washington. Lisa Jené est consultante à Washington.

[5] Englebert P., & Jené L., (2020). « Aujourd’hui comme sous Léopold II, le Congo reste la façade institutionnelle d’un voleur érigé en Etat ». Tiré ce 24/juin/2020 dans https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/06/24/aujourd-hui-comme-sous-leopold-ii-le-congo-reste-la-facade-institutionnelle-d-un-voleur-erige-en-etat_6044021_3212.html

[6] Sonck, J. P., (1964). Rébellion au Kivu, © Collection JP. Sonck.

[7] Colonel William A. DODDS était membre de la mission d’assistance COMISH (mission militaire américaine au Congo de 1964-1968) et spécialiste de la guerre subversive, qui représentait le « Strike Command » connaissait la manière de combattre des communistes pour avoir été conseiller militaire en Grèce lors de la guerre civile, puis en Asie du sud-est et il avait été à plusieurs reprises au Kwilu pour observer la tactique de l’ANC face à la guérilla des mulélistes.

[8] Idem

[9] Op cit

[10] Boissonade E., (1998). Kabila clone de Mobutu ? Editions Moreux, 190, bd Haussmann – 75008 Paris – France

[11] Rusamira E., (2003). La dynamique des conflits ethniques au Nord-Kivu : une réflexion prospective dans Afrique contemporaine, 1997, P.69.

[12] Dallaire, R., (2003). J’ai serré la main du diable : la faillite de l’humanité au Rwanda, Edition Libre expression, EAN : 9782764800720, 684p, Québec Canada.

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PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds. Interest: Microeconomic Analysis of Violent Conflict, Genocide Studies and violence targeting minority groups. Congolese, blogger advocating for Equitable Redistribution of Ressources & national wealth as well as & #Justice4All #DRC. On top of that, I'm proud of being a "villageois"

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