Masisi Centre : “Nous sommes Obligés de danser »!

Masisi Centre est une agglomération d’au moins 40.000 habitants. Des statistiques non-actualisées indiquent que la population de Masisi Centre, Lushebere et Kalinga est autour de 62.000.

Les populations locales vivent une incertitude totale, sans savoir sur qui se fier dans une guerre dont elles sont largement les seules victimes. Elles fuient, reviennent et refuient. Des milliers sont actuellement terrées dans les localités de Nyabiondo, Kashebere et les villages environnants comme Kweriba, Shoa et Buabo. Il a ete dit qu’autour de 10.000 personnes ont pris refuge dans les installations de l’Hopital de Masisi geree par MSF.

Pour qui danse ?

En plus de ce calvaire qu’elles vivent, elles obligent de danser pour toutes les forces présentes dans la zone. Par example, en date du 5/01/2025, Masisi Centre avait été pris par le M23. Le M23, des rebelles dit soutenus par le Rwanda selon les sources sûres. A la prise de Masisi Centre, le M23 ont organisé au moins trois meetings avec la population ; et deux de ceux-ci étaient populaires. Avec ce sentiment partagé et difficile à comprendre, la population de Masisi Centre devait applaudir, acclamer pour les rebelles du M23.

Deux jours après (08/01/2025), les FARDC/Wazalendo sont revenus à la charge et ont contrôle l’agglomération de Masisi centre sans qu’il y ait des combats intenses. Une liesse dite de joie a été affichée par la population et partagée aux médias sociaux La population de Masisi Centre devait prouver qu’elle est avec son « armée » et ces combattants dits patriotes. C’est aussi cette armée et patriotes qui ne sont pas à mesure de la protéger et ne donnent pas une garantie qu’ils pourront tenir pour longtemps devant l’ennemi. Toutefois, la population doit quand même danser quand bien, ces hommes en arme commettent souvent de bavures.

Un jour après la reprise du chef-lieu du territoire de Masisi par FARDC/Wazalendo, le 09/01/2025 vers 11h (heures de Masisi), le M23 est revenu pour réoccuper cette entité d’importance qui donne la voie aux M23 de foncer vers Walikale. Encore une fois, cette population ne sait plus si le M23 ne sera plus défait dans quelques jours. Si les rebelles ne sont pas défaits dans les jours qui viennent, pourront-ils devenir comme d’autres rebelles que la région a connu vers 1996, 1998 et des années qui ont suivi ?

Désarroi et avenir incertain.

Imaginons ce désarroi pour la population qui danse aujourd’hui et pourront demain être taxée d’avoir roulé pour l’ennemi. On dirait pour conseil qu’elle doit savoir naviguer dans ce contexte incertain où le diable pourra devenir demain l’ange et vice-versa. Au même moment, cette population connait d’autres problèmes innombrables au point qu’ils auront même des difficultés d’être assistées car des routes ne fonctionnent pas ou simplement n’ont jamais existé.

Equipe Eastern Congo Tribune

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PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds, proud of being a "villageois". My interest: Peace, conflict, Genocide Studies, Minority ethnic groups, DRC, African Great Lakes region. Congolese, blogger & advocate #Justice4All in #DRC.

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