
Il nous avait toujours prévenus qu’après lui c’est le déluge ! Malheureusement, ce déluge nous l’avons vécu, le vivons et le vivrons si… Si ma mémoire ne m’abuse pas, le Marechal était un bon prophète qu’un bon dirigeant. Ses prophéties ne se réaliseraient pas comme ce fut du temps biblique de Noé. La simple différence est que pendant ces anciens temps, si jamais cela a existé comme je le crois, le déluge trouvant son origine dans le comportement d’un grand nombre de personnes qui n’obéit pas aux valeurs divines. Alors que du temps de Mobutu, ce fut à la classe politique moins soucieuse de sa population, plus particulièrement à lui Mobutu qu’on peut imputer l’origine de ces malheurs. Quelles que soient ses réalisations maigres, il a fallu que Mobutu continue sous le nom de la stabilité. Est-il possible que ce scénario revienne encore une fois aujourd’hui ?
La force militaire, l’appui des occidentaux, Américains, Français et Belges spécialement, notre légèreté ont fait que Mobutu régner les 32 années sans que le monde se soucie de l’avenir des Zaïrois. Les relations entre Mobutu et l’occident mais aussi avec Bruxelles étaient entre Etats d’une part et l’individu président d’autre part. Devant les enjeux de la guerre froide, l’ancienne métropole avait opté de soutenir à corps et à cri la dictature et le monopole du pouvoir de Mobutu. Paradoxalement, à l’indépendance du Congo-Belge certains mercenaires belges, pour des raisons moins claires, avaient soutenu Moise Tshombe dans ses ambitions séparatistes du Katanga ou soit visant à étendre son autonomie. Du coup, sous peut-être pression, ces mercenaires qui officieusement travaillaient pour le compte de leur pays, abandonnent Tshombe qui sera finalement livré à son sort.
Bruxelles la capitale de la Belgique semble dire bas ce qu’elle aurait dû dire haut. Alors que les relations entre les deux pays, Belgique-RDC dure de presque un siècle et demi ; ces relations renferment toujours de zones privées que l’ancienne métropole ne veut encore pas partager à Kinshasa. Reconnu pour ses capacités spécifiques de gérer ses diversités socio-culturelles au travers des mécanismes appropriés et pratiques, Bruxelles partage timidement son expérience à son ancienne colonie. Eviter de devenir un donneur des leçons ou peut-être de raisons liées à la complexité des crises Congolaise. Personnellement, j’ai toujours fait allusion au jugement que s’est fait Bruxelles par rapport à la maturité politique congolaise de gérer des dossiers chaud. En plus de cela, l’expérience sécessionniste des années 60 pour certaines régions et politiciens sont aussi à tenir en considération. Etrangement, devant des questions épineuses d’actualité comme les élections de 2016, le changement de la constitution… Bruxelles hésite encore de se prononcer en termes forts et clairs. Quelles sont les raisons possibles de cette attitude hésitante de Bruxelles ?
Le contexte socio-politique actuel du monde semble présager une forme de confrontation similaire à la guerre froide. Les signes précurseurs de ce que je me permets d’appeler « Compétition Froide » entre l’occident et l’Extrême-Orient laisse prédire d’effets sur la politique de l’ancien Zaïre. L’ancien Zaïre, un pays riche en ressources naturelles, il attire l’attention du monde et des forts car tous les enjeux politiques sont interconnectés avec les enjeux économiques. D’autre part, les possibles scenarios qui se dessinent à l’horizon 2016 en RDC garantissent moins la stabilité et l’unicité de ce grand pays de l’Afrique centrale. De ce fait, Bruxelles, perçue comme la voix de la Belgique et celle de l’Union Européenne en même temps, semble hésité sur l’avenir de ce pays. Elle penserait plutôt aux précautions à prendre au cas où ces échéances conduiraient au chaos.
Pour mieux comprendre cette attitude de Bruxelles craignant le chaos, le bloggeur vous présente les deux possibles scenarios de 2016. Le premier scenario est le départ de Joseph Kabila qui ouvrirait une percée à l’opposition et au parti au pouvoir de présenter des candidats présidents. Ce scenarios qui est le moins possible et moins plausible, laisse penser qu’il n’y aura pas un candidat potentiel de maintenir la ‘Stabilité-Unicité’ pour des raisons ci-après : L’opposition qui se déchire souvent est aussi moins structurée et moins organisée sur des bases idéologiques. Cette opposition pourra se retrouver avec des jeunes opposants comme porte-étendards dû à l’absence de ces anciens opposants qui certains se rallient au régime et d’autres qui s’affaiblissent pour des raisons d’âge. Bruxelles se demanderait, à mon avis, si ces opposants pourront efficacement avoir une mainmise sur les forces de sécurité qui est l’épine dorsale de régime dans le grands lacs. Il est aussi question de penser à la souplesse de cet opposant qui deviendrait président par rapport aux enjeux régionaux.
Le départ de Kabila donnerait aussi plus de chance au parti au pouvoir de trouver un candidat qui représenterait la « Majorité Présidentielle » aux élections de 2016. A mon avis, cette possibilité serait la plus préférée par Bruxelles car ce candidat gagnant bénéficierait du soutien de Joseph Kabila qui aura toujours une mainmise sur les forces de sécurité ainsi qu’aux différentes tendances dans ladite majorité. Cette possibilité présenterait des risques car nécessitant une personnalité propulsée par l’actuel président come dauphin. Si non, un compromis et consensus prendrait du temps et ouvrirait aussi des brèches/confrontations au sein du parti au pouvoir sur des bases communautaires et régionales. Il apparait presque évident que durant ces 13+5 années passe au pouvoir, les tenants du régime actuel n’ont pas prévu une alternance en préparant des personnes potentielles à cette fin. En analysant cette possibilité qui serait la plus préférée, Bruxelles se heurterait à ces difficultés car pouvant aussi conduire au même chaos.
Le deuxième scenarios, est la continuité de Joseph Kabila pour un troisième mandat ou un premier selon que les compteurs seront remis à zéro. Ce scenario qui est le plus possible et plus plausible présenterait des garanties de la ‘Stabilité-Unicité’ par l’usage de la force et corruption. Il requiert simplement d’aligner les services de sécurité pour contrer toute opposition à la révision/changement de la constitution. Bruxelles y hésiterait parce que ce scenario va à l’encontre de valeurs démocratiques que prônent l’occident et l’EU. Les possibles conséquences de l’usage des forces sont aussi à craindre car pourra ouvrir des brèches aux multiples groupes armés et mécontents du pouvoir en place. Ca va presque dans la direction d’un chaos mais Bruxelles pourra finalement adhérer à celui-ci si l’usage de la force est écarté.
Voilà pourquoi, devant ces scenarios et possibilités, Bruxelles fait usage d’un ton mesuré comme celui de Jean Pascal Labille, ministre à la coopération Belge. En visite à Kinshasa, le ministre a semblé donner conseil en interpellant qu’ « il n’est pas correct de modifier les règles du jeu pendant la partie ». Donc, après la partie, ça serait normal alors qu’il s’agisse d’articles verrouillés. Mais aussi l’homme influent sur les dossiers congolais, Didier Reynders n’a fait que conseiller au président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), l’Abbé Malumalu qu’il faudra éviter des retards aux différentes élections, les présidentielles incluses. En dehors de ces avis belges, l’UE n’a pas encore dit son mot, si je ne trompe pas ; alors que les Etats Unis ont pris un taux ferme en demandant au président actuel de ne plus se présenter en 2016.
Comme Bruxelles est le centre de décisions et d’influence sur le grand lacs d’Afrique, particulièrement le Zaïre, il est possible de penser que données en leur possession ne leur permettent pas encore de prendre une position ferme. Et paradoxalement, l’attitude de Bruxelles risque d’influencer les autres puissances car c’est à cette dernière que l’occident reconnait la maitrise des dossiers de ses anciennes colonies. Bien que Bruxelles ne peut plus décider par elle-même comme ce fut dans les années 1910-60 ; au vu d’interdépendance de dossiers d’intérêt global, Bruxelles pourra vous surprendre en soutenant le deuxième scenario sous prétexte d’éviter le chaos. Cette possibilité est à tenir en considération sur base de l’expérience des années après indépendance.
Toutefois, une chose est certaine, on n’évite pas le chaos en accumulant des situations qui engendrent les déluges dans l’avenir. Le cas du soutien de Bruxelles au régime de Mobutu est frappant pour ne plus commettre les mêmes erreurs. Il serait indispensable de réaliser que les misères et le délabrement des conditions socio-économiques du congolais ordinaire créent des douleurs. L’interdépendance et intérêts entre Etats devraient en premier lieu mettre au-devant le bien-être social sans discrimination. Même si la première responsabilité incombe au congolaises et congolais, Bruxelles ferait mieux en donnant d’avis qui vont dans le sens de mettre en place un système politico-administrative en mesure de répondre aux diversités socio-culturelles de la RDC. Tout de même, on ne sera que majeur en affrontant honnêtement ces dossiers chauds qui divisent qui sont considérés comme de tabous.
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Ntanyoma R. Delphin
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