Nos Rigoles: Vos Poubelles?

Kinshasa, une ville propre sur les grands axes routiers (boulevards), mais aussi moins propres dans plusieurs coins de celle-ci. Elle est une ville bien cadastrée comme vous y imaginerez les grands centres urbains dans le monde. Tout autour des boulevards, il y a des quartiers, avenues qui sont bien aménagés. Les rues dans les avenues sont souvent celles-là qui sont moins propres car de fois elles ne sont pas macadamisées en général. Ces grands axes asphaltés ont aussi de rigoles pour protéger ceux-ci contre l’érosion et eaux de ménages. Le système de gestion d’ordures ménagères ainsi que la canalisation dans son ensemble ne sont pas à la hauteur d’une grande ville abritant 12 millions de la population. De ce fait, il surgit une question paradoxale qui est l’existence d’immondices surtout dans ces rigoles environnant nos routes.

Boulevard du 30 Juin
Boulevard du 30 Juin

Les rigoles de routes dans la ville de Kinshasa, celles bien sûr macadamisées, sont toutes presque bouchées par d’immondices au point de ne pas y croire. Alors que ces rigoles ont été construites par d’investissement de fonds publics qui appartiennent à l’Etat entier, les Kinois semblent croire ces rigoles leur appartiennent comme des poubelles en caoutchouc dans leurs maisons.

Rigole a UPN-KIN
Rigole a UPN-KIN

Les Kinois oublient aussi que ces fonds par lesquels sont construites ces rigoles auraient dû construire des écoles, hôpitaux, centres de santé ou routes dans mon village. En plus, le temps que ces rigoles se font boucher par d’immondices, on dirait qu’ils ne connaissent pas la valeur de la route comme ça serait le cas mon village où elle n’a jamais existé. Toutefois, il faut comprendre qu’ils ne sont pas nombreux ceux-là possédant des voitures-véhicules propres à eux au point qu’ils auront difficile à rouler dans ces ‘mabulu’. Une indiscrétion me dirait qu’un grand nombre de ces milliers de véhicules n’appartiennent à une frange des personnes privilégiées. Vrai ou faux, le ministère provincial du transport peut mieux y répondre. Tout de même, on a besoin de ces routes bien entretenues pour notre bien, transport des biens et personnes quand bien même nous payons difficilement les frais de transport.

Rammasseur d'Immondice
Rammasseur d’Immondice

L’objet de cet article est de rappeler juste que le temps que vous jetez ces ordures et immondices dans les rigoles, souvenez-vous qu’il s’agit d’un patrimoine étatique-public que Kinois (es) partagent avec les milieux ruraux où l’existence d’infrastructures routières restent un rêve. De ce fait, il vous est demandé de mieux les entretenir car étant d’une grande importance pour les habitants de la ville de Kinshasa, que ceux-là habitant ces milieux reculés du pays.

J’avais toujours pensé pardonner une personne provenant dans le village comme moi au cas où il pouvait jeter sa canette dans la rue mais aussi dans la rigole car cette dernière a une de signification balancée pour un villageois. Bizarrement, les hommes en cravate, de bons sapeurs, des convoyeurs, jeunes de la rue, femmes en boubous avec mèches bien arrangées n’hésitent pas à jeter tout ce qui constituerait une immondice dans ces rigoles. Il nous reste de voir ceux-là ‘ivre’ de l’enrichissement illicite y jettent les billets de banque pour prouver combien ils sont forts.

20150914_123100
Poste de Sante

Un jour je m’intéresse à ces genres de pratiques. Tout en en exprimant mon souci par rapport au jet de canettes, coquilles, de sachets, ordures ménagères, des papiers et tout ce que vous pouvez vous imaginer qui deviennent enfin d’immondice. Quelqu’un me répond qu’il y a une équipe qui est spécifiquement payée pour ramasser ces immondices. Je lui pose la question de savoir si ces immondices ont été déposées après le financement de l’Union Européenne (bailleur du projet de ramassage des ordures dans la ville). Il répondit Non. A moi de répliquer, donc la question existait et nécessitait une solution tout de même. Il dit Oui.

Immondice dans la Ville Kin
Immondice dans la Ville Kin

Son ami à cote d’ajouter « mais l’existence de ces immondices fait que l’argent sort dans ces coffres de l’Etat », n’est-ce pas ? Et alors, un ami à moi croit apporter un bon raisonnement à cette question soulevée de la caisse de l’Etat. Il suggère que ce fonds aurait été investi dans d’autres domaines et aux Kinois de gérer leurs immondices. Le monsieur X éclate de rire. Il nous dira, mais c’est comme si vous êtes étrangers dans ce pays. Croyez-vous, croyez-vous, croyez-vous…. au lecteur d’imagine la suite de sa phrase. Il conclut d’ailleurs en disant que c’est à travers le ramassage d’immondices qu’on peut construire une maison à Macampagne. Ouhhhhhhh. La causerie change des donnes et on ne pouvait plus nous en sortir dans la logique avancée.

Donc, selon son raisonnement, l’inexistence d’immondice dans la ville de Kinshasa pourrait constituer un problème sérieux pour ceux-là qui en profite. Le bloggeur ne peut jamais affirmer cette assertion des faits mais croit que sur de cas moins similaires que ceux-ci, on peut penser qu’il y a ceux-là qui passent des nuits des prières afin de demander au bon Dieu de multiplier ces immondices. Les premiers seraient ces dames et messieurs qui y trouvent du boulot ; même si les conditions de travail ne seraient pas assez stimulantes. Les autres sont à identifier avec le temps.

20150902_124718

La question principale liée à cette gestion est la manière dont le ramassage ne s’accompagne pas d’une sensibilisation. Il m’a toujours paru que ces ramasseurs et balayeurs ne le font qu’a la routine sans considérer la gestion à long terme de cette crise. Sous cette chaleur de plus de 30°, ces dames et messieurs ne semblent pas gagner à la satisfaction de leur travail. De fois, ils sollicitent aux passants un « EAUPURE (OPI) » comme ça se dit souvent. La gestion d’immondices ne pas une moindre affaire. Le lecteur peut se rappeler du cas du Liban et d’autres qui sont similaires de méfaits de sa gestion moins appropriée et les dégâts en résultent.

D’une manière particulière, il est nécessaire de considérer aussi la responsabilité individuelle et le sens du respect du bien public. Il me semble moins sérieux de voir les gens jettent ces ordures même au-dessus de voitures derrières eux/elles alors qu’ils (elles) sont dans le transport (expression Kinoise). Au moment où ces canettes tombent dessus la voiture derrière, ça devient un objet de rigoler. Au-delà de respecter les autres, il faut comprendre aussi les effets néfastes de ces immondices dans la détérioration des conditions de nos routes ainsi sur celle de l’environnement en général. Le temps que nous entrons dans la phase, des objectifs du développement durable (sustainable development goals), les dirigeants de la Province-Ville de Kinshasa devraient disponibiliser des poubelles suffisantes autour des grands places. Ces poubelles doivent aussi faire l’objet d’un suivi régulier afin d’éviter de tomber dans le même scenario.

20150922_101203

Ayez du courage de considérer ces rigoles, indépendamment de la gestion du bien public par certains décideurs, comme étant des biens que vous partagez avec nous les villageois. Et j’en suis sûr nous qui avons besoin de routes pouvons mieux gérer ces rigoles dans les villages à la satisfaction de tous. Je me dis aussi qu’on pourrait sensibiliser nos jeunes gens, surtout la catégorie des jeunes estudiantins de l’importance de ces rigoles pour l’avenir du pays afin qu’ils deviennent de premiers gardiens de celles-ci. Ne regrettez pas quand nous entamerons une campagne de plaider que le pouvoir central abandonne la construction de ces routes de Kinshasa car vos agissements n’honorent pas un grand peuple comme congolais. Et ces fonds seront alloués dans la construction de dessertes agricoles dans mon village.

Ntanyoma R. Delphin

Secrétaire Exécutif & Coordonnateur

Appui au Développement Intégré &

à la Gouvernance

Compte Twitter @delphino12

Blog: www.easterncongotribune.com

About admin 430 Articles
PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds. Interest: Microeconomic Analysis of Violent Conflict, Genocide Studies and violence targeting minority groups. Congolese, blogger advocating for Equitable Redistribution of Ressources & national wealth as well as & #Justice4All #DRC. On top of that, I'm proud of being a "villageois"

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*


This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.