Sauvons la RDC : Pourquoi le Retrait des Troupes Etrangères ?

Dans ses conclusions, la plateforme « Sauvons la RDC » a exigé « le retrait de toutes les troupes étrangères et les mercenaires du territoire national ». En voici le nœud de la crise : la compétition régionale entre le Rwanda, l’Uganda et le Burundi ainsi que la manière dont la République Démocratique du Congo (RDC) gère toutes ces ambitions et compétitions. Toute personne soucieuse de la stabilité de l’Est de la RDC devrait y trouver une solution (compromis) pour espérer une paix au Kivu et en Ituri.

  1. La bonne volonté ne suffit pas

La guerre n’a pas de formule magique pour la gagner. Il suffit peut-être savoir exploiter les faiblesses de la partie adverse. On peut la commencer facilement ; mais, elle est difficile à stopper. Elle ne prend pas fin comme si on éteignait une bougie ou un interrupteur du courant électrique.

Ce n’est même pas de la volonté de deux individus, forts soient-ils, que la guerre peut prendre fin. Croire que la « bonne volonté » des Présidents Tshisekedi et Kagame peut éteindre cet interrupteur me semble aussi erronée. C’est mieux de comprendre ce qui n’a pas marché pour que la guerre persiste pendant de décennies. Au même moment, il est aussi important de voir d’apprendre aux erreurs récentes.

  1. Les bonnes relations entre Kigali et Kinshasa n’ont pas suffi

De Washington ou Doha, on parle souvent du Rwanda, de l’Alliance Fleuve Congo -M23 et de la RDC alors qu’il y a d’acteurs innombrables qui sont impliquées, y-compris les états de la région. La crise que connait actuellement l’est de la RDC est survenu dans un contexte ou la RDC et le Rwanda avaient connu de relations diplomatiques et économiques qu’on jamais vu durant les trois dernières décennies.

Pour avoir opter de chérir Kigali, Kinshasa sous l’administration Tshisekedi, avait cru résoudre un problème et surtout espérer trouver un partenaire pour les questions de l’est de la RDC. Toutefois, cette attitude en politique étrangère frustrait le Burundi et l’Uganda qui, en compétition avec le voisin ―le Rwanda ― ne pouvaient jamais voir cela d’un bon œil. Les trois pays étaient en confrontation sur des questions sécuritaires et intérêt politico-économique.

Le choix erroné de Kinshasa de prendre distance vis-à-vis de Kigali tout en se rapprochant de Kampala et Gitega ont largement conduit à cette escalade que nous connaissons aujourd’hui. Les relations diplomatiques entre Kigali et Kinshasa ne suffisent pas sans tenir compte des intérêts d’autres pays. Au même moment, exclure Kigali en se rapprochant de ses voisins était aussi perçu comme une menace que Kigali ne pouvait pas accommoder. Kigali a fait le choix d’user le profil bas (expression d’une frustration) pour se rapprocher de l’Uganda. A mon avis, le problème persiste.

  1. Sauvons la RDC : Révélations et Secret de Polichinelle

La protection de Tutsi et Banyamulenge, combattre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) n’ont toujours pas été les premières raisons de cette énième escalade entre Kinshasa et Kigali. De preuves tendent à indiquer que Kigali ne trouvait pas malsain de coopérer avec Kinshasa au moment où le Banyamulenge se faisait exterminer au sud du Sud-Kivu. Le Hema en Ituri vit le calvaire qui continue depuis des années mais cela ne dérangeait pas. Les bonnes relations entre Kinshasa et Kigali avaient conduit à l’affaiblissement de FDLR.

En fin novembre 2021, la guerre éclate quand l’armée Ougandaise (UPDF), d’un côté, est autorisée d’intervenir pour traquer les Allied Democratic Forces (ADF) et construire les routes en partie en Ituri et le Nord-Kivu. Au même moment, Kinshasa autorise l’armée Burundaise (FNDD) d’opérer au sud du Sud-Kivu contre les rebelles Red-Tabara.

Les tensions entre le Burundi et le Rwanda persiste au point que le Burundi a décidé de fermer sa frontière terrestre avec le Rwanda. La confrontation entre Kigali et Gitega se focalise sur Uvira et largement le sud du Sud-Kivu, y-compris les Hauts Plateaux de Minembwe. Il est difficile d’affirmer que les tensions ― compétitions entre Kigali et Kampala n’existent plus. Ce qui apparait vraisemblable est que les deux pays ne veulent exposer leurs différends dans le public. Des voix montantes tendent d’apaiser les compétitions entre Kigali et Kampala en les orientant vers une option pacifique et de dialogue ; mais, ces tensions-compétitions existent.

  1. Il faut résoudre la crise régionale

La crise actuelle en RDC, principalement au Nord et au Sud-Kivu est multiforme. La province de l’Ituri n’est pas épargnée par cette crise. Elle est au même moment régionale, nationale mais aussi locale. La seule différence entre l’Ituri et le Nord-Kivu et Sud-Kivu, et que les conflits qui y sévissent ne sont médiatisés.

Si le Rwanda, pour de raisons tactiques (stratégiques), ne pointe pas la présence de ses voisins (particulièrement l’Uganda) sur le sol Congolais, ce n’est pas pour autant que cela ne constitue pas un problème très sérieux. A mon avis, il s’agit d’ailleurs le nœud de la crise actuelle au niveau régionale. Pour ce faire, il est important de considère cette crise comme étant multiforme et dont les solutions doivent être proposées au niveau régional, nationale et local. Des initiatives comme Washington, Doha et tant d’autres devraient d’inclure les tensions et compétitions entre les Etats de la région de Grands Lacs d’Afrique dans la l’équation à résoudre.

Eastern Congo Tribune

About admin 460 Articles
PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds, proud of being a "villageois". My interest: Peace, conflict, Genocide Studies, Minority ethnic groups, DRC, African Great Lakes region. Congolese, blogger & advocate #Justice4All in #DRC.

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*


This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.