Radio Okapi : Paix, Légèretés ou « Racialisation » de la Crise de Bijombo/Minembwe ?

La Radio Okapi a été créée vers les années 2001 et son auditoire va au-delà des millions de Congolais qui la suivent sur l’étendue du territoire Congolais. Il est aussi parmi les premiers Mediaş en ligne suivis par plusieurs lecteurs. En 2010, ils étaient estimés à 25 millions de lecteurs qui suivent Radio Okapi à travers une vingtaine de Radio locaux œuvrant comme partenaires[1]. La Radio peut contribuer à la paix tout comme elle peut détruire une société dans un contexte où elle sert comme moyen principal d’accéder à l’information. Les exemples sont légions et Radio Okapi avait été conçue dans ce sens de contribuer à la Paix dans un pays dévasté comme la RDC durant la deuxième guerre.

Alors que la Radio Okapi est l’une de meilleures couvrant l’ensemble du territoire RD Congolais, ses reportages sur la crise qui secoue la région de Bijombo et Minembwe présentent certaines légèretés dont l’extrême interprétation peut s’analyser comme étant la submersion dans les narratifs de racialisation. Sur base d’une courte analyse faite sur 15 articles, la Radio Okapi et ses journalistes semblent dévier la grande ligne de contribuer à la paix en présentant les faits d’une manière moins objective et partiale.

La crise de Bijombo-Minembwe date de longtemps. Elle oppose de fois les communautés mais aussi les groupes en armes. Elle est bien sûr dynamique. Les principaux groupes armés connus dans cette région sont, d’une part, Maimai, Biloze-Bishambuke recrutant en grande partie au sein de communautés Bafuliiro, Banyindu et Babembe. D’autre part, il y a Gumino et Twirwaneho recrutant la plupart de ses combattants ou local defense au sein de la communauté Banyamulenge.  Toutefois, il sied de noter qu’au sein de ces groupes dits Maimai, il y a une hétérogénéité qui ferait croire qu’il s’agit de plusieurs groupes qui ne trouvent qu’un seul dénominateur commun, les Banyamulenge―envahisseurs. De l’autre côté, Gumino est aussi dynamique au point que son incapacité à s’opposer―contenir le Maimai a ouvert une brèche de la formation de Twirwaneho. Il est aussi probable que la naissance de Biloze-Bishambuke entre dans cette même logique car ces premiers sont en majorité Bafuliiro-Banyindu qui avaient trouvé certaines failles en Maimai dominé par les Babembe.

Cet article s’inscrit dans le cadre de comprendre le rôle des médias, conflits et Représentation. Il est largement reconnu que les médias influencent la manière dont l’opinion conçoit les faits. Les médias peuvent orienter l’opinion (expressément ou par mégarde) l’opinion sur l’interprétation des causes d’un conflit, ses causes mais aussi les raisons de sa persistance. C’est dans ce cadre que notre intérêt a porter sur la manière dont la Radio Okapi présente les événements qui endeuillent la région de Bijombo et Minembwe sur la période allant largement de 2017-2019.

En plus de l’expérience personnelle de la région, cet article du Blog est basé sur une interprétation d’une quinzaine articles de la Radio Okapi. Ces articles ont été retrouvés en utilisant les tags dont Minembwe, Bijombo, Gumino (Ngumino), Banyindu, Biloze Bishambuke, Tete Amisi, Kabarure, Sebasonera. Certes, il ne met pas en cause la neutralité de la Radio Okapi comme média bien accrédité en RDC ; mais, il interpelle la rédaction sur les stéréotypes que produisent leurs articles dans un environnement volatile. D’une manière particulière, il est important qu’une Radio de la mission de Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC ne tombe pas dans la dichotomie catégorisant les peuples de cette région et aussi les manipulations―manigances personnelles de ses journalistes.

Généralisation-Assimilation de Groupes Armées aux Communautés

Le conflit dans la région de Minembwe-Bijombo date de longtemps de façon qu’il prend de formes adaptées aux contours justificatifs de chaque groupe. Il oppose de groupes qui se disent ‘Autochtones’ contre ceux dit ‘immigrants’. De la confrontation-manipulation politique est né l’usage des armes pour se défendre. Il s’agit d’une histoire dont chacun présente en partant des événements qui lui sont favorables pour justifier son action―réaction. Les groupes armés se disent défendre leurs communautés (à moitié vrai) en l’absence de l’autorité de l’Etat bien établie. Toutefois, il serait dangereux de vouloir assimiler chaque groupe armé ou d’auto-défense, soit-il, à la communauté où la plupart de membres du groupe sont issus.

A titre illustratif, Radio Okapi amalgame les hommes en armes dits miliciens à leurs communautés. Dans l’un de rares reportages où Banyindu-Bafuliiro sont mêlés aux miliciens, Radio Okapi écrit « ces miliciens Bafuliiru-Banyindu avaient aussi attaqué le village de Kanono hébergeant les membres de la communauté Banyamulenge. »[2]. En lisant cet article, on conclut que les miliciens œuvrent tout le temps sous les ordres de leurs communautés. Toutefois, plusieurs observateurs se mettent d’accord sur le fait que les communautés recourent aux groupes armés pour deux raisons différentes : vulnérabilité a la violence mais aussi vulnérabilité a la pauvreté[3].

Dans le même ordre d’idée, Radio Okapi rapporte en date du 01/09/2017 que « Des hommes armés identifiés aux miliciens Banyamulenge, ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi 1er septembre, le village d’Ishenge, dans les hauts plateaux de Bijombo, en territoire d’Uvira (Sud-Kivu) »[4]. Dans cette même logique, la Radio des Nations Unies présente en date du 02/08/2017 les éleveurs comme étant « Gumino » ; une grande manipulation qui aurait causée de tort aux éleveurs, simples citoyens. Dans ce même article, Radio Okapi rapporte « Selon la population, les miliciens Yakutumba rodent toujours dans les environs et menacent toujours d’y revenir. Les femmes affirment qu’elles sont chassées de leurs champs par des éleveurs du groupe Gumino ».[5] Que peut-on comprendre de cet article ?

Il est pratiquement invraisemblable que « Gumino » ait été dans les localités de Lulimba et Lubichako en 2017. On peut penser plutôt aux éleveurs ayant des armes pour de raisons diverses dont leurs protections contre les agressions incessantes de Maimai ; ces agressions recurrentes sont l’une explications de l’origine de Twirwaneho. Toutefois, ce n’est pas pour autant que les éleveurs aient des armes qu’ils sont simplement représentés comme « Gumino » car ceux qui les agressent n’ont pas cette légitimité. Dans ce même reportage en période de crise de confiance entre communautés, Radio Okapi présente les miliciens Yakutumba comme ceux « qui rodent dans les environs » ; mais les éleveurs ‘Gumino’ chassent les femmes dans leurs champs. En dehors de déformer la réalité sur terrain, il est extrêmement dangereux pour vos lecteurs qui ne connaissent pas ce contexte. Ce calicot donne aux éleveurs un stéréotype agressif plus que les Maimai. C’est partant de ces articles consultés que le Bloggeur arrive à une conclusion que Mai-Mai et Biloze-Bishambuke dans la région de Bijombo-Minembwe sont souvent présentés comme combattants ou groupes d’auto-défense ; alors que, Twirwaneho est souvent accompagné du nom Banyamulenge dans le reportage de cette radio Onusienne. Twirwaneho-Gumino, agressifs, forts et cruels.

Ces miliciens dits « Banyamulenge » sont présentés plus cruels que d’autres miliciens car pouvant attaquer même les villages de déplacés. Dans l’un de ses reportages, Radio Okapi dit « Cinq personnes ont été tuées par balles mardi 24 juillet et plusieurs maisons incendiées au village de Nambindu, groupement de Kabindula, en territoire d’Uvira au cours d’une attaque attribuée aux miliciens Twigwaneho Banyamulenge sur le village des déplacés Bafuliiru et Banyindu »[6]. Dans cette logique d’attirer l’attention du lecteur sur les représailles et cruauté de Twirwaneho, Radio Okapi décrit que l’attaque Nambindu était en représailles de 7 vaches volées aux bergers Banyamulenge par combattants Mai-Mai. C’est en ce mots que l’article stipule qu’« En représailles, des hommes armés banyamulenge ont lancé une attaque dans la zone. Des sources locales affirment que lors des affrontements, un civil a été tué, un assaillant blessé par balle et une vache tuée ». Par conséquent, se basant sur ces genres de reportage, on peut avoir tendance à représenter un stéréotype sur la communauté dite Banyamulenge mais aussi pour les groupes Gumino-Twirwaneho comme étant les plus dangereux.

Simplifier la Complexité & Sources moins Fiables

La confrontation et les affrontements qui revêtent, de fois, un caractère communautaire sont complexes et multifacettes. Toutefois, le reportage de la Radio Okapi semble en quelque sorte simplifier toute cette complexité pour de raisons à comprendre surement dans la suite. Alors que la crise dans la région de Bijombo avait bougé vers Minembwe en passant par Kamombo,  Mibunda, Radio Okapi ne la décrit comme une affaire entre éleveurs et agriculteurs. Nous sommes en date du 14/06/2019 en plein combats qui avait repris depuis la mort du chef de Localité Kawaza Nyakwana mort le 04/05/2019. Radio Okapi décrit cette situation qui avait bougé de Minembwe vers Kipombo-Ibumba-Bakura-Gashasha-Makutano, comme une tentative des éleveurs voulant trouver d’espaces verts pour pâturage. Pour de raisons connues par cette Radio, mais il est connu que ces confrontations dans les localités citées était la suite d’événements qui avaient secoués Minembwe. C’est à la suite de l’intervention de FARDC, stoppa les Maimai d’entrer dans le Minembwe centre que ces affrontements passent par Ibumba―Kabucangwa vers Makutano―Kipombo. Malgré toute cette réalité, la description de la Radio Okapi dit « Selon des sources locales, tout a commencé dans le groupement Basimunyaka-Sud lorsque des éleveurs ont menacé d’étendre la zone de pâturage pour leur bétail jusque dans le groupement Basimunyake Nord, où il y a encore de l’herbe verte. Mais, les Maï-Maï s’y sont opposés »[7]. Il est strictement erroné de présenter ces affrontements qui se déroulaient dans le Haut Plateau pendant le mois de Mai-Juin 2019 comme étant un problème de pâturage. D’ailleurs, pendant cette période les pâturages ne constituaient plus une urgence bien que discutées dans plusieurs consultations entre communautés.

Dans le même article, Radio Okapi croit avoir tout compris en présentant les doléances de Maimai comme étant celle d’accuser les éleveurs de vouloir déloger les autres communautés ; alors Gumino accusent Mai-Mai de coaliser avec les groupes étrangers. Encore une fois, cette manière de présenter les faits tend à prouver qu’il y a un groupe qui a une forte légitimité de se défendre devant les ‘envahisseurs’ alors que l’autre groupe a moins d’argument pour combattre. On peut être tenté de croire que les Mai-Mai se sont coalisés avec les éléments étrangers pour contenir les ‘envahisseurs’. Dans tous ces débats de la Radio Okapi, il est important de voir (de fois) qui sont ses sources d’information. Ces sources sont en quelque sorte moins fiables.

Par exemple, dans l’article ci-haut cité, la source est le Colonel Katembo ; celui-ci avait fait l’objet de contestation dans la région de Minembwe pour avoir afficher un comportement moins impartial. Dans le même ordre d’idée, se basant sur les récits de Freddy Mwambi Kashngwa, Radio Okapi affirme et détermine qui sont les tueurs. En ces mots clairs, ce reportage sur la mort de deux femmes et un homme dans la région de Bijombo, Radio Okapi dit « Les victimes sont des déplacés de la communauté Banyindu qui retournaient dans leur village pour chercher de la nourriture. Elles sont tombées dans une embuscade tendue par des miliciens Twigwaneho Banyamulenge »[8]. Il est à retenir que ce récit est à moitié vrai. Selon les informations à notre disposition, l’embuscade a eu lieu et il est fort probable qu’il avait été tendu par des éléments Twirwaneho. Toutefois, comme souligné en haut, Twirwaneho ne signifie pas le Banyamulenge. En deuxième lieu, il est important, dans la cadre de la discipline de médias, que la Radio Okapi n’aurait pas présenté les assaillants avec une telle affirmation aussi longtemps que l’enquête―investigation n’avait pas encore été menée d’une manière indépendante pour affirmer qui sont les bourreaux. Ne pas tenir compte de cette logique, Radio Okapi appellerait aux représailles de tous membres de la communauté Banyamulenge si quelqu’un veut se venger. Et cela est devenu une pratique dans la région ; non pas pour une seule communauté que la vengeance vise tout membre d’une communauté sans tenir compte de sa participation directe dans un incident.

Gumino Envahisseurs-Belliqueux contre Mai-Mai Modéré et Sans Force ?

Dans les reportages analysés dans ce post, Radio Okapi tend à amadouer le rôle des groupes dits Mai-Mai et Biloze-Bishambuke en les décrivant comme moins belliqueux et combattants de la bonne cause. Par contre et à un certain niveau, Gumino est présenté comme « occupants » dont le sens du concept peut susciter un grand débat. Gumino est ‘occupants’ dans cet article parlant de l’offensive de FARDC contre deux groupes armés dont l’un n’est pas cité pour de raisons inconnues. On ne cite que « Gumino » qui est présenté en « Les occupants ont été chassés lors des combats de deux jours, qui ont fait un mort et un blessé parmi les mouvements rebelles »[9]. Ici, la Radio rapporte les informations en provenance du Commandant Secteur Opérationnel de FARDC dans la région d’Uvira. Dans la suite de cet article, on présente le groupe Mai-Mai Mahoro comme étant un groupe à combattre par progresser et les déloger. On dirait que pour déloger le groupe Maimai Mahoro, FARDC n’avait pas besoin de faire un combat de plusieurs jours comme c’est le cas de Gumino.

En plus de cela, Radio Okapi fait l’apologie des attaques menées par les Maimai ; peut-on lire. Les reportages de la Radio Okapi semblent opter pour une justification des incidents quand il s’agit des attaques de Maimai contre les civils et éleveurs. Plusieurs sources fiables ne pourront jamais lier l’attaque contre Minembwe Centre et ses environs avec un quelconque mouvement de Semahurungure (commandant Gumino accusé d’avoir tué Kawaza Nyakwana), Toutefois, Radio Okapi présente un message flou qui peut confondre un lecteur comme quoi tous les acteurs se sont accordés que Semahurungure avait fait un mouvement en provenance de Mikalati-Kamombo vers Minembwe ; et que cela, constitue une raison fondée d’attaquer Minembwe. La Radio Okapi dit « Ces acteurs affirment que le conflit s’est étendu à Minembwe-centre quand le présumé auteur du crime, Semahungure, s’est enfui vers Minembwe avec le soutien d’un commandant des FARDC »[10].

Lier Semahurungure avec un Commandant FARDC le protégea n’est qu’une déformation forte voulant incriminer l’individu commandant pour son appartenance ethnique. De surcroit, il est à remarquer que ces acteurs cités appartenaient aux groupes Banyindu et Banyamulenge. Aucune position de Banyamulenge n’est présentée dans ce reportage alors que ces derniers n’avaient pas admis (si ma mémoire est bonne) que Semahurungure est venu à Minembwe car celui n’avait pas fait un mouvement en Mai-Juin vers Minembwe. En plus de cela, Radio Okapi semble présenter le Banyamulenge comme des accusés qui se sont défendus sur le cas Semahurungure. Bizarrement, ces Banyamulenge reçus par la Monusco sont présentés aussi comme moins soucieux de la mort de Kawaza Nyakwana ; alors que cela est probablement une insinuation en demandant la justice pour tous les crimes qui se sont perpétrés dans la région avant de livrer Semahurungure. Semahurungure comme presque tous les chefs miliciens ne sont pas totalement gérés par leurs communautés. Imaginez celui qui demanderaient aux Bebembe de livrer le Général Yakutumba en rapport avec la mort des agents de l’Organisation Eben Ezer.

En pleine attaque contre Minembwe qui avait durée plus de 5 jours du 10-15/05/2019, Radio Okapi n’y fait pas allusion et présente Biloze-Bishambuke comme un petit groupe appartenant à l’individu dit « Biloze-Bishambuke ». Radio Okapi écrit dans son article du 14/05/2019 « Le même jour, un autre groupe armé d’un certain Bilozo Shambuke a lancé une attaque contre une position de l’armée régulière à Minembwe dans les hauts plateaux d’Uvira »[11]. Une totale diversion de faits car les journalistes de la Radio Okapi sur terrain connaissent mieux « Biloze Bishambuke » ; mais aussi, autour du 14/05/2019, les Maimai et Biloze-Bishambuke attaquaient plus les villages Banyamulenge sous les yeux fermés du Colonel Katembo. Jusqu’au 26/05/2019, ces Maimai n’avaient jamais attaqué aucune position de FARDC autour de Minembwe. Les positions de FARDC situées dans le village Masha-Monyi avaient attaquées deux semaines après.

La Radio de Nations Unies semble orientée d’une manière moins partiale l’opinion sur les groupes ayant d’alliés étrangers. Dans les affrontements qui ont eu lieu vers fin Février et début Mars 2019 dans la région de Matanganika, Radio Okapi ne présente que Twirwaneho et Gumino comme seuls groupes ayant eu un soutien de groupes étrangers (Burundais et Rwandais). Une diversion presque bien conçue encore une fois car Okapi savait très bien que depuis 2015, des groupes étrangers dont Red-Tabara, Forebu, FNL et RNC se sont installés dans la région. Dans certains de ses reportages sur la crise à Bijombo, Radio Okapi[12] présentait Gumino comme ayant un allié d’un groupe Rwandais alors que Maimai avait pour alliés les Burundais. Pour plus des précisions, le groupe dit Rwandais avait pour appui au deuxième degré de Bujumbura ; alors que les groupes dits Burundais étaient soutenus par Kigali. Pour preuve, Kivu Security Tracker[13] l’affirme et cite la MONUSCO comme l’une de sources affirmant cette présence et coalition.  Le contexte de Bijombo était le même qui avait prévalu dans la zone de Matanganika.

Toutefois, Radio Okapi écrit «… les miliciens banyamulenge Twigwaneho ont reçu le renfort d’un autre groupe armé local Gumino coalisé aux rebelles burundais et rwandais »[14]. Cette aliance n’est pas mentionnée pour les Maimai. Dans la même suite, Radio Okapi rapporte que « Des villages entiers ont été incendiés, des enfants, des femmes et de vieillards poussés au déplacement et des vaches tuées ou emportées »[15]. Alors que le combat opposait les Maimai-Biloze Bishambuke (avec probable appui des alliés Red-Tabara et Forebu) contre Twirwaneho et Gumino (avec probable appui de RNC), Okapi ne cite jamais les Maimai mais souligne avec encre les seuls groupes qui ont eu un soutien de groupes étrangers. Plutôt, la Radio présente les éleveurs qui avaient été tués par Maimai et Biloze Bishambuke dans la région de Matanganika comme de « collègues » de Twirwaneho. On présente ces éleveurs comme de collègues qui ont été assassinés.

Okapi part de faits presque dilués comme incendie des maisons alors que durant les attaques de Maimai aux éleveurs, il y avait eu 20 personnes tuées. Okapi fait l’apologie de prouver que Twirwaneho n’a pas tardé de répliquer et ait été soutenu par « …, le groupe armé Ngumino a également participé aux combats pour soutenir les Twigwaneho. Le commandant de cette milice, le colonel Semahungure, accompagné de ses hommes et ses alliés burundais, est passé lundi dernier par Minembwe-Centre pour renforcer la milice Twigwaneho à Lulenge, ajoutent les mêmes sources »[16]. Encore une fois, le lecteur moins informé peut voir une main étrangère dans ces confrontations derrière un seul groupe alors que les deux l’auraient eu. Ensuite, le fait de présenter les éleveurs tués par les Maimai comme collègues de Twirwaneho a une intention de les assimiler aux hommes en armes est une pure et simple aberration.

Racialisation du Conflit entre ‘Bantu’ contre ‘Nilotique’

Accuser la Radio Okapi de racialiser le conflit de Bijombo-Minembwe serait extrême ? La préoccupation de cet article est de rappeler que les coalitions de groupes armés dans la région Est du Congo est dynamique. Toutefois, on a vu ces dernières années les groupes Maimai dans Bijombo se constituer en majorité par d’éléments provenant des communautés Banyindu, Babembe et Bafuliiro s’erigent en bloc contre les groupes armés dits « Banyamulenge » ; et vice-versa. Il s’agit d’un fait apparemment incontestable. Dans ce contexte, on voit une coalition des groupes dits ‘autochtones’ contre les ‘immigrants’ ; l’héritage d’insuffisances et lacunes de l’administration coloniale. Bref, il s’agit de la forme actualisée de la racialisation de ‘Bantu’ contre ‘nilotiques ou Tutsi’. Tout à fait dynamique en considérant le contexte actuel des alliances avec les groupes étrangers ; mais, cela se limite aux alliances en constituant de groupes armés.

Nonobstant, il est impérieux que la Radio de la Paix ne tombe pas dans ce piège en présentant les victimes des confrontations dans ces deux blocs. La première raison est que présenter les victimes dans les deux blocs appelle à la victimisation collective ; et une réponse―représailles collective. En plus de cela, les victimes sont (de fois) tuées par d’assaillants qui partagent les mêmes communautés. On a eu de cas multiples, où les Maimai ont tué les membres de communautés Bafuliiro, Banyindu ou Babembe ; tout comme Gumino l’a fait en tuant le Banyamulenge. Un cas très précis est la mort du Notable, chef de Localité Nkunzingoma qui avait été tué par Gumino dans les mêmes circonstances que Kawaza Nyakwana. La troisième raison et la plus délicate est le risque de présenter les victimes dans un tel ensemble alors que certaines communautés n’avaient pas perdu les leurs. Dans ce cas précis de la troisième raison, impliquer une communauté sans que l’un de leurs membres ait été tué semble entrer dans la simplification extrême de racialiser les confrontations.

Alors que la Radio Okapi rapportait sur les cas de plusieurs personnes mortes en date du 29/08/2019, son article présente d’une part les victimes Banyamulenge ; et d’autre part, les victimes des autres communautés (Banyindu, Bafuliiro, Babembe) dans un seul ensemble. Radio Okapi écrit « Au total, trois ressortissants Banyamulenge ont été tués et quatre des autres communautés Bembe, Fuliiru et Nyindu. »[17] Toute mon inquiétude sur ce reportage se résume en seul mot : Radio Okapi a pu déterminer, parmi les 4 victimes apparentées aux ‘autres communautés’, qui est de Babembe, Bafuliiro ou Banyindu. Et si du moins, il n’y avait pas un Munyindu ou un Mufuliiro ? A quel jeu serait entrain de jouer la Radio de la Paix ?

Justifier Attaques Maimai & Parti-pris dans le dossier de Bijombo

Il me semble que la Radio de la Paix se veut de justifier les attaques Maimai si du moins tout autour d’un incident il y a de « Banyamulenge ». Dans son article du 08/08/2017, la radio semble implicitement liée l’attaque sur Kabambare (Province de Maniema) à la présence des éleveurs. Dans ces mots qui nécessitent un discernement pour en savoir la motivation derrière, Radio Okapi écrit « Des sources de la société civile locale notent que cette attaque survient au lendemain de l’arrivée massive à Kabambare des éleveurs venus de Minembwe au Sud-Kivu»[18]. Dans cette attque, il est probable que les Maimai ait attaqué Kabambare pour d’autres raisons que la présence massive de vaches venues de Minembwe ; dans ce cas, ce lien n’a pas de raison d’être. D’autre part, au mois d’Aout 2017, ladite arrivée massive ne concernait que les vaches (selon mes informations) qui étaient acheminées vers Kindu pour de fins de commerce. Radio Okapi en fait abstraction pour de fins non-avouées. Ces éleveurs de Minembwe sont présentés comme étant d’envahisseurs qui n’hésitent d’entrer dans le Kabambare ; et cela aurait occasionner (peut-être l’attaque). Si ces eleveurs avaient été présentés comme commerçants, ça donnerait une autre impression pour de lecteurs. Le choix d’eleveurs par Radio Okapi me semble inapproprié.

Dans la même logique, Radio Okapi présente un fait comme banal alors que son précédent avait faits de morts qu’elle évite de citer. Lors des attaques qui ont lieu autour de villages de Kanono, Rubarati…, Kivu Security Tracker [19] affirme qu’autour de la semaine du 19 Juin 2018, au moins 12 personnes avaient été tuées, 4 blessés et vaches razziées lors des affrontements dans le village autour de Kanono. Sans tenir compte de ces contours, la Radio Okapi veut prouver que l’attaque du village Nambindu n’a pas de lien avec ce contexte. En date du 25/07/2018, Okapi écrit « Cinq personnes ont été tuées par balles mardi 24 juillet et plusieurs maisons incendiées au village de Nambindu, groupement de Kabindula, en territoire d’Uvira au cours d’une attaque attribuée aux miliciens Twigwaneho Banyamulenge sur le village des déplacés Bafuliiru et Banyindu»[20]. L’article présente le groupe Bishambuke comme étant un groupe sans force devant Twirwaneho Banyamulenge. On dirait que devant cette force Twirwaneho, Okapi appelle à la sympathie car Bishambuke ont essayé en vain de riposte. On peut croire que, Bishambuke n’a pas de force de nuire par rapport aux « Twirwaneho Banyamulenge » attaquant les villages de déplacés. Dans ce reportage, Radio Okapi présente en partie les événements de Kanono en évoquant seulement les vaches et chèvres qui avaient été ‘emportées’ plutôt que razziées ; sans mentionner qu’il y avait eu des morts dans les précédentes attaques. Toutefois, il est connu que durant les précédentes attaques, des éléments venant de ces villages du groupement Kabindula avaient maintes fois pris part et c’est face a ces événements que le combat s’étendait vers cette partie. Radio Okapi ne fait qu’isoler ou du moins présenter la gravite de dégâts d’une seule partie.

Ce qui énerve plus c’est la manière dont radio Okapi présente Tete Amisi (Mutimbuzi) comme la source fiable mais plus particulièrement comme le Chef de Groupement de Bijombo. Radio Okapi profite de cette occasion pour légitimer, sans tenir compte de ses précédents articles[21] où Tete Amisi est contesté comme c’est le cas aussi pour Furaha Kabarure. Cette implicite force médiatique de légitimer Tete s’est faite plusieurs fois. Dans l’article du 29/10/2012 et celui du 17/02/2013[22], Radio Okapi présentait toujours Dete [Tete] Amisi comme le Chef de groupement de Bijombo[23]. La position et objectif de la Radio Okapi dans ce cas contesté de Tete Amisi est à voir d’une manière claire. Elle peut ne pas être objective ni neutre. Alors que Kivu Security Tracker[24] et autres sources scientifiques comme Muchukiwa[25] affirment cette contestation des Chefs de groupement de Bijombo, Radio Okapi n’a jamais cité le nom de Kabarure Furaha ni celui de Sebasonera Obed dans presque aucun de ses reportages. Ce jeu d’un media de la paix est probablement moins objectif ; mais aussi, il montre un penchant condamnable. 

Conclusion

Le rôle de médias au sein de la violence et représentation mérite une attention particulière surtout pendant les périodes volatiles. Le débat autour de Mediaş, Violence et Représentation est si houleux au point que chacun peut en faire sa propre interprétation. Toutefois, une Radio de la Mission des Nations Unies pour la paix doit se distinguer et essayer d’afficher une position neutre. L’analyse dans cet article se limite sur la région de Bijombo et Minembwe et sur une partie de ses reportages. Il semble que la Radio Okapi a failli en quelque sorte a ses missions de se mettre au milieu du village.

Ces insuffisances peuvent provenir de plusieurs origines. Il est difficile de savoir si la Radio Okapi se base sur les informations en provenance des personnes qui ne maitrisent pas la région. Il est surprenant, par exemple, de trouver la longue distance comme justification de ne pas intervenir entre Kahun (Gahuna) vers Ishenge ; et Radio Okapi en tient comme bonne explication. Alors que les deux villages se séparent par une courte distance d’autour de 10 Kms, Radio Okapi[26] justifie que ces deux villages sont distants de 35 Kms ; et que Kajembwe est à une distance de 50 Kms et cela a été une raison qui a fait que les FARDC n’intervient pas. Ça jette un discrédit sur la véracité de reste du contenu mais aussi de la source.

Radio Okapi ne devrait pas non plus jouer un jeu qui présenter un seul groupe comme celui soucieux par la paix. Par exemple, Radio Okapi écrit dans son reportage du 14/06/2019 dit « …, les jeunes miliciens Biloze Bishambuke ainsi que les groupes d’autodéfense Babembe, Bafuliiru et Banyindu ont, séance tenante, exprimé leur volonté d’intégrer l’armée, à la seule condition de voir l’autorité de l’Etat être restaurée dans leur milieu, et la sécurité assurée sans partie pris à toutes les communautés locales. »[27] Dans une totale diversion qui laisse croire que seuls Biloze-Bishambuke est soucieux de la paix plus que l’autre partie, le bon sens amène les lecteurs moins informés à condamner à perpétuité ces Banyamulenge que la Radio Okapi voulait simplement renforcer ce stéréotype d’un groupe qui n’a jamais été soucieux de la paix.

De part toute ces insuffisances et failles au sein de ce media de la paix, il est nécessiteux que la Radio ne se fie pas sur les informations dont les sources peuvent être moins fiables. Le Media doit corroborer l’ensemble de ses informations et sources ; à diversifier si possible. En plus de cela, la Radio de la Paix doit rappeler à son équipe que certaines failles peuvent conduire aux dégâts innombrables. La radio doit revoir l’ensemble de ses informations biaisées et les présenter d’une manière objective ; interpeller ses journalistes sur cette conduite d’une Radio qui a pour mission la paix.

NTANYOMA R. Delphin

PhD Researcher in Conflict Economics

The Institute of Social Studies/

Erasmus University Rotterdam

Twitter: https://twitter.com/Delphino12

Blog: www.easterncongotribune.com

[1] Myers, Mary (2010), “Why Radio Matters Making the case for radio as a medium for development”. Accessible sur: https://www.syngentafoundation.org/sites/g/files/zhg576/f/why_radio_matters_mary_myers_drp.pdf

[2] Radio Okapi (2018), « 5 morts après une attaque des miliciens à Uvira ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2018/07/25/actualite/securite/rdc-5-morts-apres-une-attaque-des-miliciens-uvira

[3] Justino, Patricia (2009), ‘Poverty and Violent Conflict: A Micro-Level Perspective on the Causes and Duration of Warfare’, The Journal of Peace Research, Vol.46, no.3, pp. 315-333

[4] Radio Okapi (2017) “Uvira : des hommes armés ont incendié près de 60 maisons à Ishenge ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2017/09/01/actualite/societe/uvira-des-hommes-armes-ont-incendie-pres-de-60-maisons-ishenge

[5] Radio Okapi (2017), “Sud Kivu : la population de Lulimba et Lubichako craint une nouvelle attaque des Yakutumba ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2017/08/02/actualite/securite/sud-kivu-la-population-de-lulimba-et-lubichako-craint-une-nouvelle

[6] Radio Okapi (2018), « RDC : 5 morts après une attaque des miliciens à Uvira ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2018/07/25/actualite/securite/rdc-5-morts-apres-une-attaque-des-miliciens-uvira

[7] Radio Okapi (2019), “Fizi : l’armée et les autorités locales sensibilisent à la cohabitation pacifique entre les communautés”. Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/06/14/actualite/securite/fizi-larmee-et-les-autorites-locales-sensibilisent-la-cohabitation

[8] Radio Okapi (2018), “Sud-Kivu : 3 personnes tuées à Bijombo par des miliciens Twigwaneho ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2018/07/06/actualite/securite/sud-kivu-3-personnes-tuees-bijombo-par-des-miliciens-twigwaneho

[9] Radio Okapi (2016), “Uvira: les FARDC délogent des groupes armés de plusieurs localités ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2016/05/05/actualite/securite/uvira-les-fardc-delogent-des-groupes-armes-de-plusieurs-localites

[10] Radio Okapi (2019), “Uvira : la MONUSCO fait la médiation entre les Banyindu et Banyamulenge ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/05/18/actualite/securite/uvira-la-monusco-fait-la-mediation-entre-les-banyindu-et-banyamulenge

[11] Radio Okapi (2019), “Sud-Kivu : trois miliciens tués dans des affrontements avec l’armée à Fizi et Minembwe ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/05/16/actualite/securite/sud-kivu-trois-miliciens-tues-dans-des-affrontements-avec-larmee-fizi

[12] Radio Okapi (2018), “Uvira : environ 10 morts lors de violents combats entre miliciens à Bijombo ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2018/06/19/actualite/securite/uvira-environ-10-morts-lors-de-violents-combats-entre-miliciens

[13] Kivu Security Tracker (2018), « Combats acharnés à Bijombo : Des conflits locaux à la déflagration régionale ? ». Accessible sur : https://www.facebook.com/notes/kivu-security-tracker/combats-acharnés-à-bijombo-des-conflits-locaux-à-la-déflagration-régionale-/475188592909220/

[14] Radio Okapi (2019), “Uvira : des villages se vident après affrontements entre miliciens à Minembwe ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/03/07/actualite/securite/uvira-des-villages-se-vident-apres-affrontements-entre-miliciens

[15] Radio Okapi (2019), “Sud-Kivu : la société civile appelle à la cessation des hostilités à Fizi ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/03/07/actualite/securite/sud-kivu-la-societe-civile-appelle-la-cessation-des-hostilites-fizi

[16] Voir article a la note de bas de page 11.

[17] Radio Okapi (2019), « Sud-Kivu : sept civils tués en deux jours par des miliciens à Fizi ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/08/29/actualite/securite/sud-kivu-sept-civils-tues-en-deux-jours-par-des-miliciens-fizi

[18] Radio Okapi (2017), “Maniema : les miliciens Maï-Maï Malaika occupent le chef-lieu de Kabambare ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2017/08/08/actualite/societe/maniema-les-miliciens-mai-mai-malaika-occupent-le-chef-lieu-de

[19] Voir Kivu Security Tracker (note de bas de page 10)

[20] Radio Okapi (2018), “5 morts après une attaque des miliciens à Uvira ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2018/07/25/actualite/securite/rdc-5-morts-apres-une-attaque-des-miliciens-uvira

[21] Radio Okapi (2017), « Uvira : cinq morts dans des combats entre groupes armés locaux en début de semaine ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2017/12/07/actualite/societe/uvira-cinq-morts-dans-des-combats-entre-groupes-armes-locaux-en-debut. Dans cet article, Radio Okapi precise qu’a Bijombo, les communautes Bafuliiro et Banyindu ont leur chef ; et le Banyamulenge le leur. Il est alors etonnant que ce contexte de 2018, Tete Amisi est presentee comme le chef de Groupement légitime.

[22] Radio Okapi (2013), « Sud-Kivu: situation précaire de plus de 80 ménages déplacés à Uvira ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/actualite/2013/02/17/sud-kivu-situation-precaire-de-plus-de-80-menages-uvira

[23] Radio Okapi (2012), “Sud-Kivu : des rebelles burundais incendient 300 cases à Uvira, 7 morts ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/actualite/2012/10/29/sud-kivu-des-rebelles-burundais-incendient-300-maisons-dans-10-villages-uvira-7-morts

[24] Kivu Security Tracker (op. cit.) stipule qu’ “Un conflit latent existe depuis plusieurs années dans le groupement de Bijombo autour de l’autorité du chef du groupement, Furaha Kabarure, le seul Munyamulenge chef de groupement, et autour de l’utilisation de la terre ».

[25] Muchukiwa, B. (2006). Territoires ethniques et territoires étatiques. Pouvoirs locaux et conflits interethniques au Sud Kivu. Paris: L’Harmattan. Dans l’ouvrage de Muchukiwa, Kabarure est présenté comme Sebasonera Obed ; c’est-à-dire, Sebasonera Kabarure Obed est le père de Furaha Kabarure.

[26] Radio Okapi (2017) « Uvira : des hommes armés ont incendié près de 60 maisons à Ishenge », Op. Cit.

[27] Radio Okapi (2019), “Fizi : l’armée et les autorités locales sensibilisent à la cohabitation pacifique entre les communautés ». Accessible sur : https://www.radiookapi.net/2019/06/14/actualite/securite/fizi-larmee-et-les-autorites-locales-sensibilisent-la-cohabitation

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PhD & Visiting researcher @POLISatLeeds, proud of being a "villageois". My interest: Peace, conflict, Genocide Studies, Minority ethnic groups, DRC, African Great Lakes region. Congolese, blogger & advocate #Justice4All in #DRC.

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